En raison du risque d’hépatotoxicité lorsque des quantités excessives de paracétamol sont ingérées, les centres d’information sur les poisons sont fréquemment sollicités sur cette molécule. Une étude européenne a donc analysé l’influence du conditionnement, et du point de vente, sur la fréquence des enquêtes d’intoxication, à travers 21 pays. Résultat : pas moins d’enquêtes dans les pays où la taille du conditionnement est restreinte, mais moins dans ceux où le paracétamol n’est délivré qu’à l’officine. CQFD.
Alerte en Australie
Par ailleurs, une autre étude publiée en août dernier, australienne celle-ci, a mis en évidence une hausse de 44 % du nombre annuel des intoxications entre 2007 et 2017, un doublement des cas de lésions hépatiques durant la même période – lié au fait que les personnes prennent davantage de comprimés lorsqu'elles se surdosent que lors des années précédentes – et, au total, plus de 200 morts par intoxication au paracétamol dans la décade. Alors même qu'en Australie on peut se procurer cet antidouleur dans les supermarchés, par boîtes de 20, l'un des auteurs de l'étude, le docteur Rose Cairns, de l'École de pharmacie de l'Université de Sydney, rappelle que les « nombreux pays européens qui n'autorisent pas la vente hors officine et proposent de petits conditionnements en pharmacie » dénombre nettement moins d'empoisonnements au paracétamol qu'en Australie.