Il n'aura pas fallu attendre longtemps avant que la mesure inscrite dans la dernière loi de santé qui prévoit, en cas de rupture de stock d’un médicament d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) et sur recommandation de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), d'autoriser le remplacement par le pharmacien d'un médicament prescrit par un autre médicament, sans consultation préalable du prescripteur, soit mise en œuvre. Suite à une remontée d'incidents avec ses stylos auto-injecteurs d'adrénaline Emerade (blocage de l'aiguille dans le corps du stylo), le laboratoire Chauvin a en effet décidé de suspendre sa production durant plusieurs mois, le temps de procéder à des investigations.
Aucun rappel de lot
Par manque d'alternatives en quantités suffisantes dans les pharmacies, l'ANSM a décidé de ne procéder à aucun rappel de lots déjà commercialisés, mais autorise d'ores et déjà les pharmaciens à dispenser, « à titre exceptionnel et temporaire », les spécialités Anapen, Epipen (princeps d'Emerade) ou Jext aux dosages identiques à un patient présentant une prescription d'Emerade. L'Agence précise également, qu'au moment du remplacement, il convient de noter le nom du médicament délivré sur l'ordonnance et d'informer le prescripteur de ce remplacement. D'autre part, dans le cas où un patient se présenterait à l'officine muni d'une ordonnance, alors même qu'il n'aurait utilisé qu'un seul des deux stylos Emerade de sa boîte, le pharmacien devra lui délivrer une nouvelle boîte de deux stylos d'adrénaline. L'Assurance maladie a assuré à la FSPF que, dans ce cas de figure, la boîte ferait bien l'objet d'une prise en charge et que le tiers payant pouvait donc être appliqué, y compris lorsque l’ordonnance présentée, déjà exécutée, ne prévoit pas de renouvellement.