Les derniers chiffres communiqués par l’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (Afipa) confirment que le marché des médicaments sans prescription continue de faire grise mine : il régresse de 4 % sur un an (évolution 2018-2019) pour s’établir à 2,08 milliards d'euros (total des ventes TTC). Les deux autres composantes du selfcare, les dispositifs médicaux (DM) et les compléments alimentaires, arrivent toutefois à compenser cette chute de l'automédication pour hisser la croissance globale de l’ensemble à… zéro. En effet, les seconds affichent + 5,6 % de croissance tandis que le marché des DM porte beau lui aussi, avec + 5,6 %.
Compléments alimentaires et DM à la recousse
Les produits qui se vendent le mieux, côté compléments alimentaires, sont ceux liés aux voies respiratoires (+ 9,9 %), au sommeil-détente (+ 6,8 %) et au confort digestif (+ 6,3 %). Concernant les DM, le segment des voies respiratoires cartonne également avec une augmentation des ventes sur un an de 38,3 %. À l'inverse, tous les secteurs de l’automédication sont en recul, sauf celui lié au confort digestif qui affiche 1,6 % de croissance. Selon l'Afipa, le selfcare représente aujourd'hui 10 % du chiffre d'affaires moyen d'une officine.
Un retour derrière le comptoir qui passe mal
En marge de la conférence de presse de l'Afipa qui s'est tenue le jeudi 6 février, son président, Christophe de la Fouchardière, nous a confié son agacement concernant le passage derrière le comptoir de certains médicaments comme le paracétamol : « C'est un retour en arrière. Il y avait d'autres solutions, comme l'inscription au DP [dossier pharmaceutique, NDLR], tout simplement. Cela aurait été beaucoup plus simple et aurait, dans le même temps, renforcé le rôle du pharmacien. L'essence même du libre-accès est d’être sous le contrôle du pharmacien et de l'équipe officinale. »