Un an après l'entrée en vigueur de la réforme européenne de la sérialisation du médicament, le taux de connexion des officines françaises au système de vérification des identifiants uniques des produits est très inférieur à celui de leurs voisines européennes. Ce dispositif de sérialisation, prévu par la directive européenne 2011/62/UE, oblige, depuis le 9 février 2019, les industriels à doter certains produits de dispositifs de sécurité permettant de vérifier leur authenticité et leur intégrité, avec sur chaque boîte la mise en œuvre d'un identifiant unique. Une base de données européenne ainsi que des répertoires nationaux contenant les identifiants uniques permettent aux acteurs de la chaîne pharmaceutique de se connecter via leur logiciel habituel pour vérifier l'authenticité des informations inscrites sur le produit et désactiver le numéro de série lors de la dispensation au patient.
Des identifiants envoyés très tard
Fin 2019, aucune officine française n'était encore connectée. Et pour cause, France MVO, la structure française chargée de piloter la mise en œuvre de la réforme, n'a commencé à leur envoyer les identifiants permettant d'accéder au système que début janvier 2020, en leur proposant de souscrire au connecteur développé par Docaposte et Arvato et validé par l'Ordre. En comparaison, certains de nos voisins sont nettement plus avancés : selon l'organisme chargé de conduire l'opération au niveau européen, l'European Medicines Verification Organisation (EMVO), l'ensemble des officines allemandes et espagnoles sont désormais connectées au système et il ne reste que 2 % des pharmacies belges et 11 % des britanniques à connecter.