Jocelyne Wittevrongel est secrétaire générale de la FSPF et présidente de l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS). Mais c’est en tant que pharmacienne d’officine à Saint-Gaultier, dans l’Indre, qu’elle a décidé de « pousser un coup de gueule » pour faire réagir les élus du département face à l’insuffisance du nombre de masques de protection pour les professionnels de santé.
« J’ai reçu ce jour 50 masques pour 14 professionnels de santé de mon canton, et malgré nos demandes, les préparateurs de nos officines, qui sont des professionnels de santé comme nous, ne sont pas prévus, déplore-t-elle dans une lettre qu’elle leur a adressée le 3 avril. Pensez-vous que 50 masques vont nous suffire ? Pensez-vous réellement que nous arriverons à nous protéger, et de ce fait assumer auprès de la population notre rôle, avec cette aumône ? »
Rappelant que les pharmaciens sont en première ligne pour lutter contre cette crise sanitaire sans précédent, qu’ils répondent présent « sans états d’âme aux demandes du ministère de la Santé afin d’assurer au mieux leur rôle qui évolue tous les jours au fil de la parution des décrets », Jocelyne Wittevrongel souhaiterait « pouvoir, comme l’État nous l’a demandé, distribuer des masques à tous les professionnels de santé que nous avons autour de nous ». Mais des masques, il n’y en a pas, en tout cas pas suffisamment pour le moment.
« Ma colère est proportionnelle à mon désarroi et à mon angoisse pour tous mes confrères et ce, quelle que soit leur profession », souligne-t-elle, appelant les élus à sortir de leur silence et à apporter leur soutien aux soignants. « Vous savez pouvoir compter sur nous, mais le pouvons-nous également en retour ? », interroge la titulaire à Saint-Gaultier.
L’appel d'une pharmacienne aux élus de l’Indre
Dans un courrier adressé aux élus de son département, Jocelyne Wittevrongel alerte sur le désarroi de la profession face au manque de masques de protection.
© Nicolas Kovarik
6 Avril 2020