Tandis que les pharmacies sont en première ligne dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19, leur activité est à la baisse. Certes, la semaine du 16 mars, date de début du confinement de la population, a été « exceptionnelle » en termes de fréquentation des officines, relève Philippe Besset, président de la FSPF. Mais la semaine suivante a également été hors normes, avec une chute de l’activité officinale de 25 %. Le recul de l’activité se poursuit sur les premiers jours d’avril, voire s’amplifie. « Si la tendance se confirme les semaines suivantes et sur le mois de mai, de nombreux confrères auront des difficultés pour continuer à assurer leurs missions dans le cadre de la crise sanitaire », s’inquiète Philippe Besset.
Une aide spécifique
Le gouvernement a pris conscience de la situation et prépare actuellement un projet de loi visant à remédier à la perte d’activité des professionnels de ville et permettre à l’ensemble du système de santé libéral de résister à la crise. « Il n’y aura pas de négociations conventionnelles », souligne le président de la FSPF, qui précise que cette loi entrera en vigueur une fois la crise passée. Toutefois, l’État est prêt à accorder un acompte aux professionnels, mais les critères d’éligibilité doivent encore être définis. « Les comptes seront faits à la fin de la crise, l’avance sera alors déduite », indique Philippe Besset, qui avait récemment plaidé auprès de l’Assurance maladie pour l’instauration d’une « Rosp Covid-19 » pour les officinaux. Mais le dispositif d’aide envisagé par l’État est différent de la demande de la FSPF qui vise, elle, à indemniser les tâches supplémentaires réalisées par les pharmaciens d’officine et leurs équipes pendant la crise (distribution des masques, portage à domicile, traitement des ordonnances en provenance des pharmacies à usage intérieur…). « Nous souhaitons une rémunération forfaitaire versée à la fin de la période », explique Philippe Besset.