C'est un document intitulé « Fiche pour les professionnels de santé en ville sur la distribution des masques sanitaires par l’État en sortie de confinement », mis à jour le 14 mai 2020, qui sert désormais de guide aux officinaux pour répartir les masques sanitaires (chirurgicaux et FFP2) fournis par l'État. La liste des professionnels de santé concernés par la dotation est beaucoup plus complète que dans les moutures précédentes, incluant cette fois les ostéopathes et les psychologues, par exemple. Mais le plus gros changement de doctrine est certainement l'inclusion de certains types de patients dans le panel des bénéficiaires de la dotation en masques chirurgicaux. Sont concernées les « personnes malades, personnes contacts et personnes à très haut risque médical vivant à domicile ou en établissement (par exemple personnes immunodéprimées sévères) ». Dans le détail, une différence est faite entre les « malades atteints de Covid-19 et les personnes contact », qui sont dotés de 14 masques par semaine (soit 28 masques pour deux semaines, à retirer en une seule fois en officine) et les « personnes à très haut risque médical de développer une forme grave de Covid-19 (par exemple personnes immunodéprimées) », dotées, elles, de 10 masques par semaine. Si l'on comprend facilement qui sont les personnes malades et les personnes contacts, il n'en va pas de même pour celles dites « à très haut risque médical »…
Pas de devoir de contrôle
Alors que certains patients inquiets pressent leurs soignants de les équiper en masques chirurgicaux, les autorités de santé appellent les médecins traitants à pratiquer la prescription des masques sanitaires « avec discernement ». Il leur est rappelé qu'en dehors des cas particuliers, la protection des personnes doit être assurée par le port d'un masque grand public, bien sûr associé aux gestes barrières. Une position pas toujours simple à tenir devant des patients anxieux ou considérant que l'affection de longue durée dont ils souffrent rend nécessaire l'usage d'une protection d'un niveau supérieur. Les pharmaciens auraient-il alors un devoir de contrôle de la pertinence de ces prescriptions ? Nicolas Revel, directeur général de l'Assurance maladie, indique que non, dans un entretien vidéo réalisé par l’Université du change management en médecine (UC2m), daté du 14 mai : « Si le médecin a la vision globale de son patient, le pharmacien doit uniquement savoir si une personne peut se voir délivrer des masques, et c'est tout. »
Et les enfants ?
Concernant la protection des enfants, il n'y aura pas de délivrance de masques en officine mais une distribution directe au cabinet médical. En effet, les médecins vont recevoir – par le biais des pharmacies – une dotation en masques chirurgicaux pédiatriques, à raison d’une boîte par médecin. Ils devront s'assurer eux-mêmes de leur distribution « en petite quantité » à l’entourage des patients symptomatiques auxquels ils prescrivent un test virologique. À noter : cette dotation sera unique et comprendra globalement 25 % de boîtes de masques destinés aux 1-5 ans pour 75 % de boîtes destinées aux 6-12 ans.