Le Premier ministre Jean Castex et le ministre de la Santé Olivier Véran ont présenté le 3 décembre, une campagne vaccinale en trois étapes, dont la première devrait débuter dès janvier 2021. Pour élaborer les trois temps forts de cette stratégie, le gouvernement s'est appuyé sur les récentes recommandations émises par la Haute Autorité de santé (HAS). Le vaccin sera gratuit « pour tous » et ne sera pas obligatoire, le ministre ayant évoqué le respect du « libre choix » des citoyens.
Première étape : les Ehpad
Clé de voûte de la stratégie gouvernementale : « Vacciner en priorité les personnes pour qui le virus est le plus dangereux », a insisté Jean Castex. C’est donc naturellement aux Ehpad et autres établissements hébergeant des personnes âgées qu’iront les premières doses. Seront vaccinés les résidents et les soignants qui travaillent dans les Ehpad s'ils présentent un risque accru de développer une forme grave de la Covid-19. Cette population à vacciner en priorité représente « environ un million de personnes a estimé Jean Castex, ce qui correspond aux quantités de vaccins qui nous seront livrés au cours des premiers mois ». Côté timing, le coup d'envoi vaccinal est attendu dès janvier 2021, sous réserve bien sûr que les conditions, notamment d'homologation d'un ou plusieurs vaccins, soient réunies. Il s'agira vraisemblablement de ceux de Pfizer/BioNTech et de Moderna, disponibles « au mieux » à la toute fin décembre, voire en janvier.
Deuxième étape : personnes à risques et personnels de santé
La deuxième grande étape devra permettre de vacciner « les près de 14 millions de personnes » présentant des facteurs de risque liés à l'âge ou à des pathologies chroniques, ainsi que certains professionnels de santé. Cette phase cruciale « devrait commencer en février » et « s'étendra jusqu'au printemps ». Dès lors, des vaccins supplémentaires devraient être disponibles, comme par exemple ceux en cours de développement chez AstraZeneca, Janssen (J&J), Curevac…
Troisième étape : tout le monde
La troisième et dernière étape ambitionne d'élargir la vaccination à l'ensemble de la population. Le vaccin de Sanofi pourrait alors aussi être proposé lors de cette phase.
Évolutions possibles
Olivier Véran a précisé que ce calendrier pourrait « être amené à bouger » au gré des dates d'obtention des autorisations de mise sur le marché (AMM) pour les différents vaccins. Mais la stratégie pourrait aussi évoluer, si certains vaccins s'avéraient efficaces pour empêcher la transmission virale (ce qui pour le moment n'est connu pour aucun des vaccins en développement). Un Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale a par ailleurs été créé, présidé par le professeur d'immunologie pédiatrique et chercheur en biologie Alain Fischer.
Les pharmaciens vaccineront-ils ?
Olivier Véran a affirmé la volonté du gouvernement de s'appuyer « fortement » sur les médecins du pays, en particulier « les médecins généralistes » qui doivent être « au cœur du dispositif ». Quid, alors, des pharmaciens ? La HAS sera chargée, a dit le ministre, de formuler des recommandations à ce propos.