Petit vent de panique lorsque, le 11 mars, l’autorité danoise du médicament décidait de suspendre toute vaccination anti-Covid-19 avec le vaccin AstraZeneca après que lui ont été signalés des « cas graves de formation de caillots sanguins ». Dans les heures suivantes, la Norvège et l’Islande adoptaient des décisions similaires basées sur des rapports identiques. Le 12 mars, c'était au tour de la Bulgarie de faire de même. Déjà le 7 mars, c'est l'Autriche qui suspendait l'injection de doses issues d'un lot de vaccins AstraZeneca après le recensement d'un décès et un cas d'embolie pulmonaire survenus après l'acte vaccinal. Destinataires de ce lot de 1 million de dose à l'instar de 17 autres pays de l'union européenne (dont la France), l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie et le Luxembourg emboîtaient le pas de l'Autriche. En Italie enfin, c'est un autre lot qui a fait l'objet d'une suspension suite au décès d'un patient de 43 ans par infarctus du myocarde et d'une dégradation soudaine de l'état de santé d'un autre âgé de 50 ans.
Une balance bénéfices/risques toujours positive
Immédiatement saisie après le report de ces incidents et des décisions nationales qui en découlent, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a communiqué le 11 mars sur ces faits et indiqué qu'une enquête préliminaire de son comité d'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (Prac) n'avait retrouvé aucun lien entre ce vaccin et le décès d'une autrichienne peu après l'injection. Le lendemain, l'autorité européenne a également tenu à affirmer clairement la position du Prac : « Les bénéfices de ce vaccins continuent à l'emporter sur les risques » et qu'il pouvait donc « continuer à être administré ». L'EMA rappelle que « le nombre d'événements thromboemboliques chez la population vaccinée n'est pas supérieur à celui observé en population générale ». Au 10 mars, 30 cas d'événements thromboemboliques avaient été recensés parmi les 5 millions de personnes vaccinées dans tout l'espace économique européen. L'organisation mondiale de la santé (OMS) a d'ailleurs abondé, le 12 mars, dans le sens de l'EMA en indiquant qu'il n'y avait pour l'heure « aucune raison de ne pas utiliser le vaccin AstraZeneca ».
Pas de données inquiétantes en France
De son côté, la communication du 12 mars de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) se veut également rassurante : « Plusieurs pays européens ont suspendu par principe de précaution et de manière temporaire la vaccination avec AstraZeneca suite à la survenue de plusieurs cas graves de trouble de la coagulation tels que des événements thrombo-emboliques. En France, 1 cas de thromboses multiples dans un contexte de CIVD (coagulation intravasculaire disséminée) a été analysé dans le cadre du comité de suivi du 11 mars. Au regard des données disponibles, rien ne permet de conclure que cet effet soit en lien avec le vaccin. »