C'est une donnée qui est loin d'être rassurante. Une enquête réalisée par OpinionWay auprès d'un échantillon de 3 206 adultes représentatifs de la population française montre, certes que 54 % des personnes interrogées savent qu'un surdosage de paracétamol peut entraîner de lourdes conséquences pour la fonction hépatique. Mais près d'un quart d'entre elles pense qu'il est possible de dépasser sans risque la dose de 4g/j (17 %) ou, pire encore, qu'il n'existe pas de dose maximale (7 %). Cette molécule qui demeure l'antalgique le plus consommé en France (90 % des répondants y ont eu recours durant les 12 derniers mois et 31 % au moins une fois par mois) est utilisée principalement pour soulager des maux de tête (66 %), des douleurs dorsales (33 %), articulaires (28 %) ou encore de la fièvre (25 %).
Au petit bonheur la chance
L'enquête réalisée pour l'Observatoire français des médicaments antalgiques (Ofma) et l'Institut Analgesia qui finance la recherche de nouveaux traitements contre la douleur livre d'autres enseignements tout aussi problématiques. Ainsi, un tiers des répondants déclare utiliser ce médicament alors qu'il est déjà présent dans leur armoire à pharmacie, et ce, sans aucun recours à la notice ou à une précédente ordonnance. D'autre part, si l'on excepte les trois spécialités les plus vendues – Doliprane (Sanofi), Efferalgan (Upsa) et Dafalgan (Upsa) –, 80 % des Français interrogés ignorent que d'autres médicaments contre la douleur contiennent également du paracétamol et plus de la moitié ne savent pas non plus qu'il est présent dans de nombreuses spécialités destinées à lutter contre les symptômes du rhume.
Il est enfin à noter que, parmi les sources d'informations principales citées par les personnes connaissant le risque hépato-toxique, les pharmaciens n'arrivent qu'en quatrième position (18 % des répondants), derrière la notice du médicament (40 %), les médias grand public (37 %) et le médecin (29 %).