C’était le 2 avril, sur le média en ligne Brut : le ministre de la Santé, Olivier Véran, annonçait qu’« à partir du 12 avril les pharmacies pourr[aient] vendre à ceux qui souhaitent en acheter » des autotests antigéniques sur prélèvement nasal (la Haute Autorité de santé a donné son aval pour leur utilisation le 16 mars). Soit, dans 3 jours. Le ministre confirmait par ailleurs que ces tests, étant des « produits de santé », devaient être vendus par un professionnel de santé.
Ce qui est acté
Un arrêté publié le 27 mars au Journal officiel précise à quelles conditions ces tests peuvent être commercialisés : ils doivent être estampillés du marquage CE et leur sensibilité doit être supérieure ou égale à 80 % (99 % chez les patients symptomatiques). Ils ont toutefois la possibilité d’être mis sur le marché avant d’avoir obtenu le marquage CE « à titre exceptionnel », à condition d’avoir été soumis à l’approbation de l’Agence du médicament et des produits de santé (ANSM). Après avoir vérifié leur conformité, elle en informe le ministère de la Santé qui les référence sur un site dédié. À ce jour, il recense six tests, fabriqués par Biosynex, AAZ, Xiamen Boson Biotech, Acon Biotech et Healgen Scientific.
Ce qui manque encore
Toutefois, plusieurs inconnues demeurent. Bien que le ministre a annoncé que les autotests pouvaient être vendus dès le 12 avril en pharmacie, aucun texte officiel n’est pour l'instant venu le confirmer. Selon APMnews fin mars, « les pouvoirs publics envisage[aient] un déploiement en deux temps, d'abord encadré par l'État dans des opérations de dépistage ciblées, puis de façon plus large en officine ». Mais le ministère n’a toujours pas donné plus de précisions quant au calendrier. Autre point également en suspens : celui du prix de vente et de la prise en charge. Un texte officiel venant débloquer la situation paraîtra-t-il avant le 12 avril ? Les autotests sont en tout cas attendus du grand public : 62 % des Français souhaitent les utiliser selon un sondage Odoxa réalisé le 8 avril pour France Info et Le Figaro. Et 72 % demandent à ce qu’ils soient remboursés par la Sécurité sociale. En attendant, chez nos voisins allemands et belges, ils sont d’ores et déjà disponibles à la vente en officine.