L’Assurance maladie procède actuellement au remboursement du manque à gagner pour les pharmaciens de la dispensation des ordonnances dites « complexes » entre le 1er janvier et le 4 février 2020. C’est la raison pour laquelle de nombreux confrères ont vu apparaître sur leurs relevés le code acte « CTR » qui est tout bonnement « le code de contestation des remboursements », a indiqué Philippe Besset, le président de la FSPF, lors du « 13h45 Live » du 21 mai.
Rembobinons le film : les honoraires de dispensation des ordonnances complexes (HC) devaient initialement être revalorisés à hauteur de 1,02 euro TTC au 1er janvier 2020 (contre 0,51 euro auparavant). Mais fin 2019, coup de théâtre : l'Assurance maladie et l'Uspo signent l'avenant n° 19 censé rééquilibrer financièrement l'avenant n° 11, sans la FSPF qui claque très vite la porte des négociations.
265 euros en moyenne par officine
Au lieu de les revaloriser, cet avenant n° 19 acte au contraire la baisse des HC à 0,31 euro au 1er janvier 2020. Sauf que l'avenant en question n'a été publié au Journal officiel que le 4 février 2020. Cette baisse n'aurait donc pas dû être effective avant cette date et les officinaux ont subi, à tort, une perte de rémunération sur plus d'un mois, de 0,71 euro par ordonnance.
La FSPF, qui avait engagé une procédure devant le Conseil d'État pour contester l’avenant n° 19 a finalement obtenu gain de cause. Dans une décision rendue fin 2020, la haute juridiction a obligé la Caisse nationale de l'assurance maladie (Cnam) à verser le manque à gagner à chaque pharmacie. À combien s'élève la juste restitution de l'argent prélevé pendant ce mois ? La FSPF l’a évaluée à 5,7 millions d’euros au total, soit 265 euros en moyenne par officine.