Moins de 10 % des officines françaises sont pour l'heure connectées au système européen de vérification des médicaments et les pouvoirs publics augmentent leur pression en introduisant des sanctions financières pour les retardataires dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2022. Pour autant, l'issue de ce dossier qui traîne en longueur pourrait être proche alors même que l'un des deux modes de connexion au système national France MVO est hors service depuis le 18 octobre.
Bug technique
Le 15 octobre, enjoignant ses clients à se connecter via la procédure manuelle au système de France MVO, l'un des plus gros éditeurs de logiciel de gestion officinale (LGO), Winpharma, a ainsi précipité la fermeture du service qui n'a pas su résister à l'afflux de requêtes. Ce mode d'enregistrement au hub national gérant la sérialisation des médicaments est gratuit, contrairement au connecteur automatique proposé par l'Ordre national des pharmaciens qui coûte 44 euros HT par an. France MVO a annoncé que la réouverture n'interviendrait vraisemblablement pas avant le 1er novembre. Si ce problème technique vient enrichir d'un épisode supplémentaire la saga française de la sérialisation, Philippe Besset, le président de la FSPF qui s'est toujours refusée à avancer dans le processus tant qu'il y aurait un reste à charge pour les officinaux autre que l'achat de la douchette de scannage, estime que les conditions semblent réunies pour que tout le monde puisse se lancer.
Plus d'excuse
Dans son live hebdomadaire, Philippe Besset a expliqué que le ministère de la Santé lui avait indiqué que « plusieurs éditeurs de LGO offraient désormais des solutions sans frais » pour appliquer la sérialisation à l'officine. Cette nouvelle donne n'a pas échappé à l'autorité publique qui s'est empressée d'émettre un ultimatum à l'adresse des pharmaciens, comme le rapporte le président de la FSPF : « Vous n'avez plus d'excuse pour ne pas vous connecter. » Le ministère estime donc que les officinaux ont désormais la possibilité de changer d'éditeur s'ils veulent disposer sans frais additionnels d'un LGO adapté à la sérialisation. Philippe Besset a affirmé que ce sujet serait à l'ordre du jour du prochain conseil d'administration de la FSPF, mais estime d'ores et déjà qu'il ne voit pas bien ce que le syndicat pourrait opposer à cet état de fait.