La décision de justice a du mal à passer. « Nous sommes excessivement déçus, c’est un coup de poignard dans le dos », se désole Laurent Filoche, président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO). Désormais, « les pharmacies en ligne européennes ont le champ libre pour réaliser, en France, à leur guise, du commerce électronique de médicaments », déplore également Cyril Tétart, président de l’Association française des pharmacies en ligne (Afpel).
Silence du ministère
Il s’insurge contre le silence du ministère de la Santé qui, selon lui, a le pouvoir d’imposer ses règles à un autre État membre notamment en matière de publicité et de délivrance en ligne de spécialités. « Par exemple, alors que les pharmacies en ligne françaises doivent soumettre leurs clients à un questionnaire de santé pour l’achat de médicaments (délivrés en quantités limitées), ses homologues en sont dispensés, ce qui expose à un risque sanitaire », pointe Cyril Tétart. « Les pharmaciens doivent-ils désormais rester les spectateurs impuissants de l’arrivée de géants européens de la distribution de médicaments en France à l’instar des ambitions clairement affichées d’Amazon Pharmacy et consorts ? », interroge le président de l’Afpel, qui demande au ministère, mais aussi à l’Ordre, de prendre clairement position sur ce dossier. Laurent Filoche a, lui, demandé à être reçu en urgence par Olivier Véran.