Les prochaines semaines seront décisives pour l’avenir de l’officine. Les négociations avec l’Assurance maladie pour une nouvelle convention s’ouvrent en effet avec l’objectif de parvenir à un accord avant la fin du mois de février. Celle-ci doit donner un nouvel élan à notre profession pour les cinq prochaines années, tout en prenant en compte l’ensemble des missions que nous avons réalisées depuis le début de la pandémie.
Un autre rendez-vous, tout aussi important nous attend, celui du traditionnel débat sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Ce PLFSS pour 2022, qui est actuellement examiné par les sénateurs, prévoit encore plus d’1 milliard d’euros de baisses de prix sur les produits de santé. Même si notre rémunération se détache de plus en plus des prix des spécialités, ces réductions tarifaires pèsent encore lourdement sur notre économie. Ce sont 70 millions d’euros de pertes par an ! Alors que, dans le même temps, nous manquons cruellement de personnels faute de moyens pour embaucher. Entre 8 000 et 10 000 postes font défaut à la pharmacie française pour pouvoir, notamment, dépister et vacciner encore davantage. Mais surtout, ces coups de rabot incessants sur le poste médicament risquent, à terme, de mettre notre réseau en péril.
« Plus personne
ne conteste le rôle
essentiel des
pharmaciens dans
le système de santé. »
Pourtant, aujourd’hui, la plus-value apportée par les officines fait l’unanimité et plus personne ne conteste le rôle essentiel des pharmaciens dans le système de santé. « Soyez conscients que l’image de votre profession a changé », a ainsi affirmé le président François Hollande lors du Congrès des pharmaciens de Lyon, tout en soulignant que les officinaux étaient « des professionnels de haut niveau ». Venu inaugurer le Congrès, le président du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, a lui, indiqué que la France pouvait être fière de son système d’officines. « Dans l’après-Covid, le rôle des pharmaciens et des officines sera absolument central », augure-t-il, plaidant pour la mise en place « d’une autre politique, une autre approche, permettant de mettre pleinement nos officines de pharmacie au cœur du système de santé ». Dans un message vidéo adressé aux congressistes, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a, quant à lui, tenu à rappeler que les officinaux étaient les « maillons indispensables » de la vaccination anti-Covid et que « par la force de leur réseau territorial, robuste, ils ont prouvé qu’ils étaient bien plus qu’une force d’appui ». Des paroles fortes qui, je l’espère, ont résonné jusque dans les hémicycles de l’Assemblée nationale et du Sénat.