« Avec 6 000 passages aux urgences par semaine chez les moins de 2 ans au lieu de 2 000 l’an dernier, la bronchiolite frappe trois fois plus cette année. Les enfants subissent un déficit d’immunité puisqu’ils n’ont pas été en contact avec le virus l’hiver dernier du fait des restrictions Covid », notait Frédéric Le Guillou, pneumologue libéral à Le Pradet (Var) et président de l’association Santé respiratoire France, mi-décembre 2021. Le responsable de cette épidémie saisonnière est le virus respiratoire syncytial (VRS), qui n’entraîne pas ou peu de symptômes chez l’adulte en pleine santé et le grand enfant, mais peut s’avérer redoutable pour les petits lorsque leurs bronchioles sont atteintes, entraînant respiration rapide, sifflante, toux profonde et difficultés respiratoires. Si la bronchiolite est fréquente et touche chaque hiver 30 % des 0-2 ans, la grande majorité des bébés se rétablit en dix jours à la maison. De fait, de nombreuses données existent concernant les tout-petits mais « en France, s’il existe une surveillance des cas de bronchiolite chez l’enfant, il n’existe pas de données du VRS pour les personnes adultes vulnérables (femmes enceintes, personnes immunodéprimées, personnes âgées de 65 ans et plus, malades chroniques...) », précise le ministère de la Santé. Et pourtant ces catégories sont elles aussi à risque de développer des symptômes plus ou moins sévères suite à une infection par le virus respiratoire syncytial qui a la particularité d’être extrêmement contagieux.
Virales, bactériennes ou chroniques
« Au sein de cette population particulière, le VRS peut occasionner des bronchiolites symptomatiques. On voit ainsi des plus de 65 ans qui toussent avec une laryngite associée. Cela peut durer plusieurs semaines ou mois avec une toux chronique », explique le Dr Le Guillou. Il ajoute qu’outre cette affection virale, les patients âgés et fragiles sont également sujets à des bronchiolites bactériennes ainsi qu’à des bronchiolites chroniques inflammatoires. Dans ce dernier cas, « la première cause en est le tabac, avant les maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde ou encore les suites d’allogreffe de moelle ». Comme pour le capital soleil, celui du souffle a pu être altéré au fil des années.
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