Les partenaires conventionnels avaient rendez-vous mardi 15 février pour une nouvelle séance de négociations. Une séance jugée « fructueuse sur le volet prévention » par le président de la FSPF, Philippe Besset. Mais « des points de blocage subsistent ». Le principal point d’achoppement concerne les grands conditionnements. Si l’Assurance maladie accepte d’élargir la liste des produits éligibles à l’honoraire de dispensation spécifique, dans le même temps elle propose de baisser ce dernier de 2,70 à 2,50 euros. Ce qui représente un manque à gagner d’environ 30 millions d’euros pour le réseau. « La FSPF n’acceptera pas de baisse de rémunération, elle ne l’a jamais acceptée », prévient son président. En cas de désaccord persistant sur ce point, la FSPF ne signera pas la nouvelle convention.
Le nouveau texte conventionnel présente toutefois des avancées. La baisse de la rémunération envisagée pour la dispensation des produits chers de 98 euros maximum à 44 euros a ainsi été abandonnée et, comme la Fédération l’appelait de ses vœux, les discussions sur le volet « évolution de la rémunération » sont reportées à 2023, à une période où les répercussions de la crise de la Covid sur l’économie officinale devrait s’être estompées.
La prévention avant tout
Le texte prévoit par ailleurs la mise en place du pharmacien correspondant dans les zones de sous densité médicale et l’intégration des officinaux dans le dispositif Prado permettant d’organiser la sortie hospitalière des patients avec les professionnels de ville. Au chapitre « Bon usage des produits de santé », une Rosp « démarche qualité » sera créée avec une prime de 100 euros pour la réalisation de l’auto-évaluation annuelle. Et, bonne nouvelle, la Rosp liée à la substitution générique fait son retour dotée d’un nouveau mécanisme. En ce qui concerne l’axe écologique, la Cnam mise sur la dispensation à l’unité des antibiotiques critiques (assortie d’une rémunération supplémentaire de 1 euro) qui, comme le rappelle Philippe Besset, reste facultative. Mais les plus grandes avancées de cette convention portent sur le volet prévention avec l’implication des pharmaciens dans le dépistage du cancer colo-rectal et des infections urinaires, la sensibilisation des femmes enceintes aux risques tératogènes lors d’un entretien court réalisé au comptoir, et surtout avec l’élargissement des compétences des officinaux en matière de vaccination, conformément aux recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS). La rémunération proposée est de 7,50 euros lorsque la personne à vacciner se rend à la pharmacie après avoir reçu un bon de l’Assurance maladie et de 9,60 euros, comme pour les médecins, lorsque la démarche provient de l’officinal (vérification de l’éligibilité du patient et injection). « La prévention est la clé de cette convention et la vaccination est le cœur du réacteur », affirme Philippe Besset.
Une prochaine réunion est prévue en début de semaine prochaine.