Débutée en novembre 2021 et menée au pas de charge pour arriver à une conclusion avant l'élection présidentielle, la négociation conventionnelle a finalement abouti à la signature par tous les partenaires, le 9 mars, du nouveau texte fixant le cadre des rapports entre les pharmaciens d'officine et l'Assurance maladie. Cette dernière souligne que cette convention « élargit surtout [les] missions [du pharmacien] en matière de prévention et d'accompagnement des patients, pérennisant ainsi le rôle central que le pharmacien d'officine a joué dans le cadre de la crise sanitaire en matière de vaccination et de dépistage ». Dans une lettre adressée à la profession, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a de son côté salué ce « moment fort du dialogue conventionnel » et rappelé « l'engagement exemplaire » des officinaux dans la lutte contre la pandémie de Covid-19.
Prévention et accès aux soins renforcés
Volet essentiel de cette nouvelle convention, l'agrandissement du périmètre d'intervention des pharmaciens dans le champ de la prévention et de l'accès aux soins se concrétise par la possibilité désormais donnée aux officinaux de réaliser l'ensemble des vaccinations de l'adulte, de participer au dépistage organisé du cancer colorectal et de faciliter le dépistage et la prise en charge des cystites aiguës chez les femmes. L'accord introduit par ailleurs un nouvel accompagnement de courte durée dont l'objectif est de faire passer des messages clés à une population cible, comme la sensibilisation des femmes enceintes à la prise de médicaments durant leur grossesse. Le texte prévoit en outre la possibilité d'inclure d'autres nouvelles missions de prévention et les partenaires conventionnels se sont par exemple entendus sur la nécessité d'étudier le rôle d'accompagnement que le pharmacien pourrait jouer dans la détection de certaines pathologies comme les maladies métaboliques.
Proactifs
Dans son live hebdomadaire, Philippe Besset a soulevé le fait que c'était la première fois qu'un texte conventionnel avait été élaboré « sans attendre les dispositions réglementaires ». Le président de la FSPF a ainsi rappelé que l'ANSM n'avait, par exemple, pas encore donné son avis sur les vaccins pouvant être prescrits par les pharmaciens et qu'il manquait encore des textes d'application pour déployer plusieurs missions prévues dans l'accord. Rappelant que la volonté des partenaires était « d'être proactifs », il estime que tout devrait être « opérationnel à l'automne 2022 ». Philippe Besset a en outre souligné que le syndicat qu'il préside garde « un esprit combatif pour la négociation du volet économique » prévu pour 2023 et a réaffirmé qu'il serait vigilant sur le fait que toutes les officines françaises soient en mesure de remplir ces nouvelles missions.