C'était l'une des mesures d'accompagnement de l'engagement des pharmaciens dans la lutte contre la Covid-19. La collecte et le traitement des déchets produits à l'officine par le dépistage et la vaccination contre ce virus étaient jusque-là financés par le ministère de la Santé. Initialement prévue pour prendre fin le 31 décembre 2021, cette prise en charge exceptionnelle avait été reconduite jusqu’au 31 août 2022 par les autorités, pour « assurer une continuité des actions de santé publique de lutte contre la Covid-19, dont les pharmaciens d’officine sont des acteurs clés ».
Conséquences fâcheuses
Or, le ministère de la Santé a annoncé le 23 août qu'il ne prolongerait pas ce financement. De façon pragmatique, cela contraint les officinaux à contacter dès à présent un prestataire pour organiser l'enlèvement et le traitement de leurs déchets à risque infectieux. « Les pharmaciens doivent organiser leur propre circuit de collecte de Dasri, [c'est-à-dire] s'approvisionner en emballages conformes aux exigences réglementaires auprès de l’opérateur de [leur] choix et conclure une convention écrite avec la société chargée de l’enlèvement et de l’élimination de ces déchets », détaille la FSPF dans un communiqué explicitant les conséquences de cette annonce ministérielle.
Un problème plus global
Cependant, le syndicat n'a pas dit son dernier mot. La FSPF « conteste fermement cette décision et considère que le traitement de ces déchets devrait être mis en œuvre sans surcoût pour les pharmaciens ». Elle en profite pour rappeler que, indépendamment de la pandémie, « les pharmaciens et leurs équipes sont astreints à de nombreuses obligations dans le cadre de la collecte et du stockage des Dasri des patients en autotraitement [...] sans aucune compensation financière ». Pour le syndicat, le maintien du financement par le ministère serait une « juste contrepartie » à cette contribution ainsi qu'à « l’extension de la filière à de nouvelles pathologies et aux équipements électriques ou électroniques ». Des négociations sont en cours entre la FSPF et l’éco-organisme Dastri afin de favoriser une solution pérenne.