Face aux 7 millions de personnes qui n'ont toujours pas de médecin traitant, dont 600 000 en affection de longue durée, il est l'heure de jouer collectif. C'est dans ce contexte que les sept Ordres des professions de santé, réunis au sein du Comité de liaison des institutions ordinales de santé (Clio santé), ont remis au ministre de la Santé, François Braun, et à la ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, leur position commune afin de répondre aux conditions d'accès à la santé dans les territoires. Cet accord, basé sur un renforcement de l'interprofessionnalité, vise à apporter des solutions concrètes afin de « libérer du temps médical et répondre aux besoins des Français ». Celles-ci s'articulent autour de 4 axes :
● améliorer l’accès au médecin traitant en développant le partage d’actes et d’activités entre médecins et autres professionnels de santé ;
● accélérer la mise en œuvre des mesures existantes en faveur de l’élargissement des missions des professionnels de santé ainsi que des transferts d’activité, et assurer la mise en cohérence de la réglementation ;
● améliorer la lisibilité du système de santé au travers d’une organisation définie et partagée entre les professionnels de santé et la population ;
● valoriser les compétences des professionnels de santé via des dispositifs de formation et garantir une démographie de ces derniers cohérente avec les besoins de la population.
Dispensation protocolisée et pharmacien correspondant
Poursuivant les réflexions issues de cette démarche collégiale, l'Ordre national des pharmaciens travaille désormais à des déclinaisons de ces principes en mesures qui seront très prochainement présentées à Agnès Firmin Le Bodo. Parmi celles qui seront soutenues, figure notamment le déploiement plus large de la dispensation protocolisée en étendant la liste des pathologies concernées et en simplifiant les conditions de réalisation. L'Ordre souhaite également voir le dispositif du pharmacien correspondant se développer grâce à un élargissement de ses missions et une valorisation de son action sur l'ensemble du territoire, et plus uniquement dans les zones en tension vis-à-vis de l'offre de soins. Enfin, le rôle primordial du pharmacien dans l'orientation du patient au sein du système de santé (pour notamment éviter un recours inapproprié aux urgences) ainsi que dans le service d'accès aux soins (SAS) pourrait être particulièrement renforcé.