Voilà un énième effet collatéral de la crise sanitaire dont se seraient bien passés les pharmaciens, mais surtout les patients au premier chef. L'antibiotique le plus prescrit en France, l'amoxicilline, subit actuellement une « tension brutale et mondiale » concernant son approvisionnement, ainsi que l'a qualifiée Philippe Besset dans son Live hebdomadaire. Le président de la FSPF, dont les équipes ont participé à une réunion sur la question au siège de l'Agence de sécurité du médicament et des produits de santé le 17 novembre dernier, explique que le phénomène est dû à l'interruption des lignes de production au plus fort de la pandémie. Si leur remise en route complète prend pas moins de six mois, celle-ci est de plus freinée en raison d'un manque de personnel. Dès lors, l'horizon devrait demeurer sombre pendant encore un bon moment. « Cela ne va pas aller mieux », est obligé de constater le président de la FSPF, qui alerte ses confrères : « Attendez-vous à des ruptures sur l’amoxicilline sirop et même sur les comprimés. »
Vers une dispensation à l'unité
Des contingentements sont d'ores et déjà mis en place par l'ANSM afin que toutes les officines puissent bénéficier d'un approvisionnement minimum en amoxicilline. Par ailleurs, des consignes vont être données aux médecins pour favoriser des prescriptions raisonnées de cet antibiotique. Selon Philippe Besset, l'Agence a également demandé aux pharmaciens de s'impliquer massivement dans la pratique des Trod angine avec pour objectif d'éviter au maximum la prescription inutile d'antibiotiques dans cette pathologie majoritairement d'origine virale. Enfin, annonce le président de la FSPF, « l'ANSM s’apprête à donner aux médecins des recommandations de prescription de cinq jours. Les boîtages n’étant pas adaptés, nous aurons éventuellement de la dispensation à l’unité à réaliser ».