Au sortir de la commission paritaire nationale (CPN) qui s'est tenue le 16 décembre au siège parisien de l'Assurance maladie, le président de la FSPF, Philippe Besset, a abordé le problème extrêmement préoccupant des ruptures dans un contexte de « ras-le-bol de l'ensemble de la profession [...] qui a l'impression de porter à bout de bras le système ». S'exprimant à l'occasion de son Live hebdomadaire, il a ainsi pointé la fatigue et le stress des officinaux ne pouvant honorer des prescriptions sur lesquelles figurent des formes pédiatriques de paracétamol et d'amoxicilline faute de stocks suffisants, le tout sur fond de dysfonctionnements et de « tracasseries informatiques » concernant notamment les indus.
Agir vite dans un climat tendu
Évoquant la difficulté de se retrouver « face à des parents désemparés que l'on est obligé de diriger vers les urgences », Philippe Besset a expliqué qu'un comité de travail allait être mis en place afin que « les pharmacies de garde soient absolument prioritaires dans l'approvisionnement ». Par ailleurs, le président de la FPSF, qui a réclamé la prise en charge par l'Assurance maladie des préparations magistrales d'amoxicilline réalisées par les officines sous-traitantes, a assuré que le processus était avalisé et lancé, mais qu'il ne serait vraisemblablement pas effectif avant janvier. À cette demande déjà prise en compte, la FSPF ajoute trois autres revendications concernant « la problématique globale des pénuries de médicaments qui existe depuis près de vingt ans avec une hausse exponentielle depuis 2018 » :
- rendre obligatoires les commandes de tous les médicaments remboursables via les grossistes-répartiteurs, afin de favoriser une meilleure répartition des stocks de médicaments sur le territoire ;
- mettre en place un encadrement réglementaire de la vente en ligne de paracétamol qui échappe actuellement à toute limitation ;
- ouvrir une table ronde associant l’ensemble des parties prenantes, avec pour objectif de mettre en œuvre une politique du médicament cohérente, dans l’intérêt de nos concitoyens.
Dans un climat « inacceptable d’incivilités où les équipes officinales [...] sont confrontées à l’incompréhension, voire à l’agressivité du public », Philippe Besset a enfin souhaité que « le ministre explique que les ruptures sont réelles et avérées, et qu’elles ne sont pas la faute des pharmaciens ».