Ce sont les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) qui, en mars 2023, ont signalé à l’Agence de sécurité nationale du médicament (ANSM) une recrudescence inquiétante d’événements parfois très graves relatifs à des personnes ayant pris des AINS alors qu’ils souffraient d’une infection. Ces complications « peuvent survenir y compris en cas de coprescription d'antibiotiques », rappelle l’ANSM. Or ces molécules figurent parmi les médicaments les plus utilisés en automédication comme anti-douleurs ou anti-fièvre chez les adultes et les enfants. Puisqu’ils peuvent masquer les symptômes révélateurs d’une infection et donc conduire à un retard de diagnostic et de prise en charge du patient, leur dispensation doit s’accompagner d’un rappel des règles de bon usage.
Faire preuve de pédagogie
Dans un contexte actuel de recrudescence des infections invasives à streptocoques A, l’ANSM insiste sur l’importance de privilégier le paracétamol en cas de douleur et/ou de fièvre, notamment lorsqu’il s’agit d’une infection courante comme une angine, une rhinopharyngite, une otite, une toux, une infection pulmonaire, une infection dentaire, une lésion cutanée ou encore la varicelle.
En cas de douleur et/ou fièvre, on conseillera :
- d’utiliser les AINS à la dose la plus faible possible et sur la durée la plus courte possible (3 jours si fièvre, 5 jours si douleurs) ;
- d’arrêter le traitement dès la disparition des symptômes ;
- de ne pas prendre en même temps un autre AINS ;
- d’éviter les AINS en cas de varicelle.
Par ailleurs, on indiquera aux parents que « si la température de [leur] enfant ne dépasse pas 38,5° C, il n'est pas nécessaire de lui donner un médicament contre la fièvre ». Ils pourront mettre en œuvre des méthodes simples avant d'envisager l'administration d'un antipyrétique, telles qu'enlever des épaisseurs de vêtements sans complètement déshabiller l’enfant, l'installer dans une pièce fraîche et aérée (entre 18 et 20°C) et lui donner souvent à boire de l'eau fraîche, même s'il n’est pas demandeur.