Un outil pour évaluer les risques professionnels

Chutes, expositions à des substances dangereuses, conflits avec certains patients… Les équipes officinales sont exposées à des risques dont la nature est spécifique à l’exercice officinal. Un outil accessible en ligne, élaboré par  l'Ins­ti­tut na­tio­nal de re­cherche et de sé­cu­rité (INRS) en collaboration avec la FSPF notamment, per­met aux pharmaciens d’évaluer ces risques puis de réaliser le document unique d'évaluation des risques professionnels (DUERP) de leur officine. Un tel document est exigé par la réglementation puisque selon le Code du travail, l’employeur « a l’obligation d’assurer la sécurité et de protéger la santé physique et mentale de ses salariés ». Ensuite, toujours à l’aide de cet outil, les titulaires peuvent construire leur plan d'action de prévention. En effet, pour chaque risque iden­ti­fié, une liste de me­sures préventives pré­cises est pro­po­sée.
Baptisé « Ou­til in­ter­ac­tif d'éva­lua­tion des risques en ligne » (OiRA), il est ac­ces­sible gra­tui­te­ment, soit de­puis le site in­ter­net de l'INRS sur la page consacrée à la phar­ma­cie d'of­fi­cine, soit de­puis le site de l'OiRA. Une bro­chure re­la­tive à la santé et à la sé­cu­rité au tra­vail spé­ci­fique à la branche pro­fes­sion­nelle de la phar­ma­cie d'of­fi­cine est également téléchargeable.

Quelques chiffres pour com­prendre le risque

Pour se convaincre de l’utilité d’une démarche de prévention des risques professionnels, rien ne vaut la lecture des données fournies par la Cnam et l’INRS relatives à la filière officinale. On y ap­prend par exemple que dans les pharmacies fran­çaises, 55 % des ac­ci­dents sont liés à des chutes (sols, al­lées de cir­cu­la­tion et es­ca­liers en­com­brés, rayon­nages et ran­ge­ments en hau­teur...), 42 % aux ma­nu­ten­tions ma­nuelles (dé­pla­ce­ment des co­lis et pro­duits sur des cha­riots, pos­tures contrai­gnantes lors de la mise en rayon comme des flexions, in­cli­nai­sons ou ro­ta­tions du tronc...). En moyenne, plus de 110 000 jour­nées de tra­vail sont per­dues par an à cause de ces risques. On comptabilise 268 jours d'ar­rêt pour ma­la­die pro­fes­sion­nelle et 85 jours d'ar­rêt pour ac­ci­dent du tra­vail.