Issue du « Rapport sur le financement et la régulation des produits de santé » qui vient d'être remis à la Première ministre, la proposition n'est pas passée inaperçue aux yeux des instances syndicales. La mission, qui a émis une cinquantaine de recommandations, considère ainsi que « des marges de manœuvre pourraient être trouvées sur une limitation des coûts de distribution [...] ce qui donnerait "de l’air" pour les coûts de production sans augmentation de prix, en cohérence avec l’ensemble de la politique de prix des médicaments. Pourraient être par exemple imaginé un plafonnement ciblé de la marge commerciale consentie aux pharmaciens (par exemple, passer de 40 % à 20 % [...]) ».
10 000 emplois en moins
Pour le président de la FSPF, cette mesure, si elle était reprise et adoptée, conduirait à « une baisse de 650 millions d'euros de ressources pour le réseau officinal, soit une réduction de 10 000 équivalents temps plein ». Un comble alors que la démographie de la profession est déjà en dessous du seuil nécessaire à la bonne marche du réseau et que les pharmaciens cherchent désespérément à recruter. À la veille de la négociation économique qui va s'entamer avec l'Assurance maladie, Philippe Besset estime donc qu'il est « absolument impossible d'imaginer une situation de cet ordre-là, d'autant qu'il manque déjà 750 millions d'euros pour que la profession soit en mesure de mettre en œuvre toutes les nouvelles missions en plus de la réalisation quotidienne de son cœur de métier qu'est la délivrance du médicament ».