À la veille de l'examen par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024, les pharmaciens ne sont pas en grève comme les médecins, mais leurs préoccupations n'en sont pas moins vives. Philippe Besset a ainsi alerté, dans son Live hebdomadaire, sur le fait que ce qu'il qualifie de « PLFSS d'économies » ne tient compte ni de l'inflation ni des difficultés qu'affrontent les officines en période post-Covid. Problèmes de recrutement, besoins accrus à l'heure de l'élargissement des nouvelles missions (par ailleurs largement adoubées par le PLFSS) constituent autant d'éléments de fragilisation de la trésorerie officinale. Alors que les cruciales négociations conventionnelles s'ouvrent en novembre, le président de la FSPF veut « mettre dans la tête des gouvernants que le budget de notre convention doit être prévu dans le PLFSS de l'an prochain ».
Un webinaire pour marquer les esprits
La FSPF, qui a déjà lancé le hashtag #mobilisationpharmaciens, souhaite aller plus loin dans l'action concrète pour faire remonter les difficultés de l'officine. « Nous allons organiser d'ici à une dizaine de jours un webinaire sur les enjeux de la négociation. Ainsi, nous pourrons rappeler à tout le monde quels sont les réels paramètres de l'économie officinale : honoraires, marge et, plus globalement, l'ensemble des éléments de notre rémunération », a annoncé Philippe Besset. « Oui, je suis toujours aussi remonté », appuie celui qui évoque son désarroi lorsqu'il reçoit des témoignages de confrères lui disant : « Continuez à vous battre, pour moi c'est trop tard…»
Quant à l'enveloppe de 50 millions d’euros prévue dans ce PLFSS pour permettre une augmentation du prix de certains médicaments de quelques centimes et ainsi limiter les pénuries, Philippe Besset concède que « c'est une bonne chose si cela peut permettre de régler une partie de notre problème de ruptures », mais rappelle que cet argent « n'ira pas du tout dans l'économie officinale ».