Elles se faisaient attendre, les voilà désormais connues. Les nouvelles nominations du gouvernement de Gabriel Attal ont été dévoilées jeudi 8 février. Contre toute attente, Agnès Pannier-Runacher, pressentie en renfort de la nouvelle ministre de la Santé, atterrit finalement à l'Agriculture. À 57 ans, c'est Frédéric Valletoux, ancien journaliste devenu homme politique ancré à droite (UMP et LR, puis Agir et Horizons), proche de Valérie Pécresse puis d'Édouard Philippe, qui rejoint le superministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, en tant que ministre délégué, chargé de la Santé et de la Prévention. Depuis 2022, il exerce son mandat de député de Seine-et-Marne, après avoir présidé durant dix ans la Fédération hospitalière de France (FHF), association représentant les hôpitaux publics. Il est donc loin d'être un inconnu aux yeux des acteurs du monde de la santé.
Un passif houleux avec les médecins
Les positions qu’il a défendues par le passé lui valent aujourd'hui un accueil pour le moins hostile des médecins libéraux : sa proposition de loi sur l'accès aux soins votée en toute fin d'année 2023 avait été jugée « coercitive » par les libéraux. Elle avait finalement été vidée par le Sénat de tous ses objets de confrontation avec la médecine de ville. La nomination de Frédéric Valletoux est ainsi perçue comme « une déclaration de guerre » par la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). Il est « l'ennemi numéro 1 et autodéclaré du monde libéral », estime quant à elle la Conférence nationale URPS médecins libéraux.
Les pharmaciens en attente de réponses
S'il déchaîne moins les passions côté pharmaciens, ceux-ci ne cachent pas pour autant leurs attentes de « réponses concrètes et d'action », après cette période de valse ministérielle – il est en effet le huitième ministre de la Santé nommé par Emmanuel Macron. Pour la FSPF, « les maux dont souffre la pharmacie résonnent particulièrement avec ceux du secteur hospitalier : moyens insuffisants, manque criant d'effectifs, mal-être des professionnels et pénuries de médicaments ». Les pharmaciens, « trop souvent déçus », espèrent des « changements réels » de cette nomination. Reste désormais au nouveau ministre délégué à démontrer qu’il sera sensible et réceptif aux problématiques des soins de ville dont certaines présentent un caractère urgent.