En suspens depuis des mois, la question de la reprise des stocks de produits de contraste restant à l’officine au 1er mars prochain a été tranchée hier par la Direction de la Sécurité sociale (DSS), en défaveur des pharmaciens. « Le ministère nous a indiqué que c’était bien leur volonté de reprendre les stocks mais que la loi ne les y autorisait pas. On a hurlé ! Parce que c’était la promesse de départ et qu’elle n’est pas tenue », s’est emporté Philippe Besset lors de son Live hebdomadaire. D’autant que le ministère n’a pas non plus été en mesure de garantir la reprise des stocks des officines par les grossistes-répartiteurs.
En revanche, « sous la pression de l’État », les laboratoires pharmaceutiques vont reprendre les stocks des grossistes-répartiteurs au-delà du 1er mars, et même au-delà du 31 mars. En effet, il a également été décidé que mars 2024 serait un mois de transition pendant lequel les produits de contraste seraient disponibles simultanément en pharmacie d’officine et en cabinet de radiologie. Pour le président de la FSPF, c’est à la fois « un mois d’écoulement des stocks en pharmacie au moment où les radiologues commencent à s’équiper », un mois où « les radiologues pourront continuer à prescrire et nous à délivrer [et] un délai supplémentaire […] permettant de facturer à l’Assurance maladie les produits de contraste dispensés aux patients ».
« Mettez vos stocks à zéro ! »
Face à ces annonces, la FSPF diffuse les messages suivants à tous les pharmaciens : « Mettez vos stocks à zéro ! », « Rapprochez-vous de vos grossistes-répartiteurs afin de solliciter la reprise des produits de contraste », ou encore « Limitez vos approvisionnements aux stricts besoins des patients […] en passant commande au fil de l’eau auprès de votre grossiste-répartiteur. » De son côté, le ministère de la Santé s’est engagé à communiquer vers les radiologues et les patients pour inciter ces derniers à demander le produit de contraste en officine dès la prescription en main. En sus, « la FSPF va écrire à la Fédération nationale des médecins radiologues afin qu’elle appelle ses adhérents à sensibiliser les patients à la nécessité de prendre en compte le délai d’obtention des produits de contraste avant un examen », annonce Philippe Besset.
Enfin, la DSS a confirmé hier que les produits iodés strictement inférieurs à 50 ml et ceux en gros volume faiblement dosés ne seraient pas concernés par la fin du remboursement en officine, et donc disponibles au comptoir. Le ministère de la Santé a fourni, le 19 janvier dernier, une liste provisoire des produits de contraste concernés par la fin du remboursement en officine qui doit encore être consolidée. La FSPF a demandé que la liste définitive « soit impérativement communiquée par la DSS le 15 février au plus tard ».