Le gouvernement ne lâche pas l'affaire : annoncée par le Premier ministre, Gabriel Attal, lors de son discours de politique générale en janvier dernier, la volonté gouvernementale d'une ouverture de la vente en ligne de médicaments poursuit son chemin. S'il n'est pas question pour le gouvernement d'ouvrir le monopole pharmaceutique « à Amazon ou à Leclerc », plusieurs députés, dont Marc Ferracci (Renaissance), étudient néanmoins l'éventualité d'« autoriser les pharmaciens qui veulent pratiquer la vente en ligne à [détenir des] hangars de 10 000 mètres carrés en zone industrielle », a détaillé Philippe Besset, lors de son Live hebdomadaire,
Non à des entrepôts géants
Une possibilité à l'égard de laquelle le président de la FSPF n'a pas caché son hostilité : « Il est hors de question qu'il y ait des hangars qui livrent toute la France, l'Europe, en médicaments ou parapharmacie, même s'ils appartiennent à un pharmacien. Pour moi, c'est Amazon pharmacy. Non au stock déporté, tout doit partir de la pharmacie de brique et de mortier », a-t-il averti. Il prévoit de rencontrer la conseillère santé de Gabriel Attal sur ce sujet la semaine prochaine et, avec les groupements de pharmaciens « qui sont à la pointe sur ce sujet », envisage une contre-proposition afin que « les pharmaciens puissent avoir une ouverture sur le monde au travers de la vente en ligne ». Partant du principe que le but recherché par le gouvernement est de baisser les prix, les groupements travaillent sur une solution pour améliorer les conditions d'achat par le pharmacien, y compris lorsqu'il passe par un groupement, un grossiste-répartiteur ou une structure de regroupement à l’achat (SRA). Un second volet étudie la faculté pour ces distributeurs en gros de proposer directement leurs collections sur le site de vente en ligne des pharmacies. Une alternative que la Fédération juge « bien moins dangereuse que d'autoriser une poignée de pharmaciens à avoir un entrepôt déporté ».
Respect des autres piliers
Tout en réfutant l'existence d'un « rapport Ferracci » ou d'un projet de loi sur la question des autres piliers de l'officine, Philippe Besset a assuré que le gouvernement n'avait pas l'intention de revenir sur la propriété du capital réservé aux titulaires d'officine. « Une ordonnance est parue au Journal officiel sur les sociétés d'exercice libéral (SEL), et un décret, qui resserre les dispositions sur les SEL en obligeant à transmettre les pactes d'associés à l'Ordre, est en cours d'examen devant le Conseil d'État », a-t-il précisé. Quant à la question du maillage territorial, « le ministère de la Santé s'est engagé à publier le décret "territoires fragiles", mais reste opposé à toute ouverture nouvelle du réseau », a encore indiqué le président de la FSPF.