La réforme de l'entrée dans les études de santé (REES ou réforme PASS/LAS), mise en place en septembre 2020, n'aura pas fait que des heureux... Preuve en est, la teneur du rapport 2024 réalisé par les fédérations étudiantes du champ de la santé, dont le titre, « Réforme négligée, 4 ans plus stard, PASS et LAS doivent s'adapter », a tout de l'injonction désespérée. Ce document pointe notamment « les lenteurs administratives, des volontés politiques contradictoires entre territoires et de multiples contraintes surajoutées ». Il documente aussi la santé mentale chancelante des jeunes inscrits dans ces filières : 81 % des personnes ayant répondu à l'enquête se disent plus stressées depuis leur entrée en PASS/LAS, et 43 % d’entre elles ressentent un stress intense plusieurs fois par jour. Elles sont 36 % à se sentir isolées. Un comble pour une REES qui visait à réduire les risques psychosociaux de ces formations...
Menace sur l'attractivité
L'Anemf (médecine), l’Anepf (pharmacie), l’Anesf (maïeutique), la FNEK (kinésithérapie), l’UNECD (chirurgie dentaire) et la Fage travaillent depuis longtemps en collaboration sur la question de l’accès aux études de ces métiers. S'étant au départ réunies dans l'objectif d'identifier comment « solutionner la multitude de problématiques passées rongeant le quotidien des étudiants et étudiantes en PACES », elles avaient dénoncé au moment de sa mise en place une réforme qui « ne suivait pas les volontés étudiantes initiales ». Elles s'attachent dorénavant à alerter les instances sur le quotidien des étudiants, tout en formulant des propositions pour corriger autant que possible l'existant. Puisse le contenu de ce rapport être pris en compte par les instances en charge du dossier, pour ne pas plomber plus encore l'attractivité à court et long terme des filières concernées, dont la pharmacie.