Signé le 20 juin dernier entre l'Assurance maladie, l'Union nationale des professionnels de santé (UNPS) et l'Union nationale des organismes complémentaires d'assurance maladie (Unocam), l'avenant n° 1 à l'accord-cadre interprofessionnel (Acip) fait la part belle aux équipes de soins coordonnées avec le patient (Escap), sous la forme d'une expérimentation nationale sur trois ans. Définie comme « une nouvelle forme de coordination de proximité souple et agile autour du patient », l'Escap vise à favoriser les échanges entre professionnels de santé, faciliter la prise en charge à domicile et le lien ville/hôpital et tend à éviter les hospitalisations et ré-hospitalisations ainsi que les passages aux urgences inutiles. Le président de la FSPF rappelle que la constitution d'une Escap n'étant pas conditionnée à l'appartenance préalable à une structure de soins coordonnée de type CPTS ou MSP, cette expérimentation s'adresse donc potentiellement à tous les pharmaciens d'officine.
Quatre situations cliniques
En pratique, « dès lors qu'un professionnel de santé identifie chez son patient complexe un besoin ponctuel de coordination, il peut, avec son accord et s'il est éligible, déclencher la constitution d'une Escap, en se mettant en relation avec les autres professionnels de santé désignés par le patient, dont son médecin traitant ». Composée d'au moins trois professionnels de santé, l'Escap comprend systématiquement le médecin traitant identifié par le patient. Le médecin spécialiste, hospitalier ou libéral, est intégré en fonction des pathologies. L'expérimentation est centrée sur quatre situations cliniques :
- patients polypathologiques chroniques de plus de 65 ans ;
- patients diabétiques (type 1 et 2) sous insuline ;
- patients ayant fait un AVC et ayant été hospitalisés il y a moins d'un an ;
- patients en soins palliatifs.
Une fois l'Escap constituée selon des critères d'éligibilité définis dans une grille d'inclusion, « les échanges entre professionnels de santé se font via l'application de coordination, qui est un outil répondant au cahier des charges UNPS de l'outil et conforme à la doctrine du numérique en santé disponible sur le site esante.gouv.fr ».
Concernant la rémunération enfin, il a été décidé d'une aide forfaitaire d'un montant de 100 euros par an et par professionnel de santé ainsi qu'une autre d'un montant identique dès lors que le professionnel est impliqué a minima dans cinq Escap. Au cours de son Live hebdomadaire, Philippe Besset a expliqué que le conseil d'administration de la FSPF décidera le 3 juillet si le syndicat contresignera cet avenant qui comprend d'autres dispositions, notamment la mise en route de travaux de réflexion pour faciliter l'utilisation des outils de dispense d'avance de frais sur la part complémentaire.