Lancé par la chambre syndicale des groupements et enseignes de pharmacies Federgy en juin 2023, le projet de portail numérique « Ma pharmacie en France » accueille un nouveau partenaire. Après l'Union des groupements de pharmaciens d'officine (UDGPO), le Collectif national des groupements de pharmaciens d'officine (CNGPO) et l'Uspo qui l'ont rejoint en mai dernier, c'est aujourd'hui La Poste Santé & Autonomie qui s'associe à la structure en création. Dirigée par Dominique Pon, ex-responsable ministériel du numérique en santé, cette filiale du groupe La Poste qui regroupe de nombreux services numériques, dont Docaposte, Maincare, Heva, Weliom et Careside, va apporter son « savoir-faire technologique dans le domaine du développement de portails numériques sécurisés et [son] expérience en matière de livraison de médicaments ».
Un large éventail de services
L’objectif de « Ma pharmacie en France » est « d’accompagner les officines dans la mise en place d’un portail numérique destiné aux pharmaciens et à leurs patients qui apportera la garantie de sécurité des données de santé et de qualité des médicaments dans un cadre souverain, éthique et de confiance », explique le communiqué en date du 24 juillet. Le portail se veut à la fois une offre de services et de e-commerce personnalisé pour chaque officine adhérente à l'un des groupements partenaires. Il ambitionne de proposer aux pharmaciens et à leurs patients un large éventail de solutions parmi lesquelles figurent la livraison de médicaments à domicile, la vente en ligne de médicaments hors prescription, de parapharmacie et de dispositifs médicaux, la diffusion de messages de santé publique, la prise de rendez-vous pour les vaccinations et les tests de prévention ou encore la visualisation des pharmacies de garde. Il devrait être opérationnel dès début 2025.
Réflexion
Cette annonce s'inscrit dans le contexte d'une volonté gouvernementale de libéralisation de la vente en ligne des médicaments, apparue au grand jour lors du discours de politique générale du Premier ministre en janvier dernier. Même s'il n'a jamais été question de remise en cause du monopole pharmaceutique dans les réflexions menées depuis lors, la possibilité de laisser les pharmaciens disposer d'entrepôts déportés avait fait bondir les représentants de la profession, FSPF en tête. Cette dernière, qui n'est pas radicalement contre une évolution des modalités de la vente en ligne, mais qui demeure prudente sur les solutions envisagées jusqu'alors, souhaite s'accorder un temps de réflexion supplémentaire avant de décider de s'associer ou non au projet « Ma pharmacie en France ».