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Tour de vis pour le tramadol et la codéine

Par décision de l'ANSM, ces deux opioïdes devront être prescrits sur ordonnance sécurisée à partir du 1er décembre 2024.

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Les États-Unis n'en finissent pas de compter leurs morts dans ce qui s'apparente à la plus grande catastrophe sanitaire de leur histoire. La désormais tristement célèbre « crise des opioïdes » alimente quotidiennement les colonnes de la presse outre-Atlantique, mobilise les tribunaux et a même inspiré les scénaristes de Netflix qui en ont tiré une série à succès. En France, l'ANSM, qui surveille l'usage de ces molécules antalgiques depuis un moment, a décidé de renforcer la sécurité les concernant après que les différentes mesures prises depuis sept ans « n’ont pas permis de réduire suffisamment les mésusages associés à ces médicaments ». L'Agence rappelle en effet que, depuis 2017, tous les médicaments contenant de la codéine sont soumis à une prescription médicale et que, en 2020, la durée maximale de prescription des spécialités contenant du tramadol a été abaissée à trois mois. Il a également été demandé aux industriels commercialisant ces dernières « la mise sur le marché de boîtes contenant moins de comprimés, adaptées aux traitements de courte durée, en complément des boîtes déjà disponibles »

Trois mois de validité maximum

À compter du 1er décembre 2024, les médicaments contenant du tramadol ou de la codéine devront désormais être prescrits sur une ordonnance sécurisée et donc dispensés uniquement sur présentation de ce type de document. L'ANSM précise que « le dosage, la posologie et la durée du traitement devront être rédigés en toutes lettres ». Par ailleurs, la durée de validité des ordonnances de médicaments contenant de la codéine sera réduite à trois mois, comme c'est déjà le cas pour le tramadol. Une nouvelle ordonnance sera donc nécessaire pour prolonger le traitement. Information importante : les prescriptions établies avant le 1er décembre demeureront valables jusqu’à leur terme. Dans sa communication, le « gendarme du médicament » rappelle enfin les bonnes pratiques à destination des prescripteurs et des dispensateurs. Les pharmaciens sont ainsi enjoints à délivrer ces spécialités « dans les plus petits conditionnements possibles, adaptés à la prescription ».

Par Benoît Thelliez

27 Septembre 2024

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