Si le terme d'austérité est d'emblée rejeté par les ministres ayant présenté, le 10 octobre, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, ce dernier a toutefois des allures de menu minceur. Au total, près de 5 milliards d’euros d’économies sur les dépenses d'assurance maladie sont budgétés (contre 3,5 milliards pour l’exercice actuel) afin de respecter une moindre progression de l'Objectif national de dépenses d’Assurance maladie (Ondam) : + 2,8 % (à 264 milliards d’euros) contre + 3,2 % en 2024. Sans surprise, les mesures de baisses de prix sur les produits de santé sont, une fois de plus, considérables puisqu'elles atteignent 1,2 milliard d'euros (1 milliard pour le médicament et 200 millions d'euros pour les dispositifs médicaux). Montant auquel il faut ajouter 400 millions d'euros au titre de la « sobriété des usages », soit une baisse des volumes prescrits. Pour mémoire, et même si leur montant a progressivement été revu à la hausse, ces baisses avaient été fixées à 850 millions d'euros dans la LFSS actuelle.
Assurés et employeurs mis à contribution
Parmi les gisements d'économies envisagés qui promettent des débats houleux au sein de la représentation nationale, celui du milliard d’euros provenant d’un transfert de charges de l’Assurance maladie vers les complémentaires santé est en bonne place. L'exécutif prévoit en effet d’accroître le ticket modérateur sur les consultations médicales ainsi que sur celles des sages-femmes, lequel pourrait ainsi passer de 30 à 40 %. Même si les modalités de cette mesure restent à trancher, l'effet mécanique de hausse des cotisations des complémentaires risque d'augmenter le phénomène de renoncement aux soins pour un certain nombre de personnes. Autre sujet sensible, celui des arrêts maladie sur lesquels le gouvernement espère réaliser 600 millions d'euros d'économies en limitant leur progression. Son idée est d'abaisser le plafond de l'indemnisation à 1,4 Smic (contre 1,8 actuellement) en laissant donc aux employeurs la tâche de compenser cette réduction de la prise en charge. Un dispositif qui, s'il est adopté, ne sera pas sans créer de nouvelles inégalités entre salariés puisque la contribution des employeurs à cette indemnisation est fonction de nombreux facteurs comme les accords de branches ou les conventions collectives.
Les biosimilaires absents
Promesse du gouvernement précédent, la mesure concernant les remises sur les médicaments biosimilaires et hybrides ne figure, pour l'heure, pas dans le PLFSS pour 2025. Un oubli qui devra être réparé via l'introduction d'un amendement ad hoc par le gouvernement, comme l'a expressément demandé le président de la FSPF lors de son Live hebdomadaire. Dans un contexte de forte tension sur les trésoreries des officines, les gains attendus en lien avec la substitution des médicaments biologiques à l'officine et la dispensation des biosimilaires sont primordiaux. Une demande d'autant plus raisonnée qu'elle permettra également à l'Assurance maladie de générer de substantielles économies.