Les nouveaux anticoagulants oraux (Naco), désormais appelés anticoagulants oraux directs (AOD), n’en finissent pas de faire parler d’eux depuis leur arrivée sur le marché en 2008. Déjà surveillés de près par les autorités sanitaires françaises et européennes quant à leur sécurité d’emploi, ils viennent de faire l’objet d’une réévaluation de leur efficacité dans la prévention des accidents vasculaires cérébraux et embolies systémiques par la commission de transparence de la Haute Autorité de santé (HAS), à la demande du ministère de la Santé.
L’analyse des résultats des essais pivots, études observationnelles et méta-analyses réalisés depuis la commercialisation de ces produits a mis en lumière un résultat pour le moins inattendu : le dabigatran (Pradaxa), l’apixaban (Eliquis) et le rivaroxaban (Xarelto) n’ont pas tous la même efficacité anticoagulante dans ce contexte, ce qui a conduit la HAS à hiérarchiser ces trois molécules dans la stratégie thérapeutique. Alors que le service médical rendu (SMR) était jugé important initialement pour les trois médicaments, celui du Pradaxa est aujourd’hui descendu d’un cran puisqu’il est désormais qualifié de modéré dans ces indications. Celui du Xarelto et de l’Eliquis est maintenu au même niveau. L’amélioration du SMR, de niveau 5 (inexistante) initialement pour les 3 Naco par rapport aux antivitamines K (AVK), est passée à un niveau 4 (mineure) pour l’Eliquis, qui semble donc sortir gagnant de cette réévaluation. Pradaxa serait en queue de peloton.
La HAS compte faire une nouvelle réévaluation de ces spécialités dans un an. En attendant, elle répète que les AVK restent le traitement de référence. En raison de l’absence d’antidote et de test de routine permettant de mesurer le niveau d’anticoagulation, les Naco demeurent un traitement de deuxième intention.
La HAS remet les Naco à leur place
La Haute Autorité de santé (HAS) jette un pavé dans la mare en concluant que feu les "nouveaux anticoagulants" (Naco) n’ont pas tous la même efficacité.
26 Janvier 2015