L'annonce a été faite le 31 août dernier lors d'un déplacement au CHU de Rouen de la Première ministre : il ne sera bientôt plus nécessaire de faire partie d’une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) ou d’une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) pour pouvoir prendre en charge l'odynophagie et la pollakiurie grâce au dépistage et à la prescription et délivrance éventuelles d’un traitement antibiotique. Cette mesure devrait être inscrite dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2024. « Désormais, si vous pensez être malade, vous pourrez aller directement chez le pharmacien qui réalisera un test, posera les bonnes questions et, le cas échéant, vous délivrera un antibiotique », a déclaré Élisabeth Borne à l'adresse des Français.
Questionnaire et Trod
Le pharmacien devra donc soumettre le patient à un questionnaire visant à évaluer la situation avant de lui proposer, si besoin, la réalisation d’un test diagnostic, bandelette urinaire pour les cystites et Trod pour les angines. En cas de résultat positif confirmant l’infection, il sera autorisé à prescrire le traitement antibiotique adapté, sans avoir besoin de réorienter le patient vers un médecin. « Je suis convaincue qu'une partie de la réponse [aux difficultés de recrutement et aux déserts médicaux], c'est de renforcer les coopérations, les relations de confiance entre les différents professionnels de santé », a déclaré la Première ministre. Cette évolution de la législation, qui permettra aux Français de bénéficier de « réponses de proximité, plus rapidement » va dans le sens voulu par la FSPF qui réclamait l'assouplissement des conditions de prise en charge de la cystite et de l'angine à l'officine.
Une rémunération à négocier
La question de la rémunération de cette nouvelle mission devra évidemment être débattue et figurera à l'ordre du jour de la négociation économique entre les représentants de la profession et la Cnam qui s’ouvriront à l’automne.