Formulaire de recherche

Bientôt un nouvel autotest moins cher

L'autotest du VIH d'AAZ doit se préparer à l'arrivée de Dectra Pharm sur le marché, sous la marque Exacto : ce concurrent annonce déjà un prix de vente inférieur à 20 euros.

 

AAZ ne sera bientôt plus seul sur le marché. Biosynex, un autre fabricant français, annonce en effet depuis la fin septembre, auprès des sites boursiers d'information entre autres, le développement de son propre autotest, sous la marque Exacto. Une gamme déjà connue du réseau officinal pour ses bandelettes urinaires, son test de grossesse et d'ovulation ou, plus récent, son test de dépistage du cannabis. Exacto est aussi la marque du test de détection de l'angine utilisé par les médecins. Distribuée par Dectra Pharma, elle s'élargira donc au VIH en mars ou avril 2016. 

À la différence de l'autotest fabriqué par AAZ et distribué par Mylan, Exacto se veut « plus classique », explique le Dr Thierry Prazuck, chef du service Maladies infectieuses et tropicales au centre hospitalier régional d'Orléans. Ce dernier a mené les deux études cliniques sur la sensibilité et la spécificité de ces concurrents. Exacto se présente en effet sous forme d'une cassette contenant un buvard, à la manière d'un test de grossesse. Une fois que l'utilisateur s'est piqué le doigt à l'aide de la lancette, il doit déposer une goutte de sang dans la case prévue à cet effet (voir visuel ci-dessus). Elle « sera alors captée par capillarité », indique le Dr Prazuck. Dectra Pharm communique sur un résultat en dix minutes, contre quinze pour son prédécesseur. Mais ce n'est pas sur ce critère que se jouera la différence.

Exacto pourrait surtout se démarquer à l'achat : « nous pouvons d'ores et déjà annoncer que le prix de vente aux pharmaciens sera bien inférieur à 20 euros », déclare Dectra Pharm, contre 25 à 28 euros TTC pour AAZ. Mais avant, il lui faudra compléter son étude de performance – dont les résultats sont d'ailleurs aussi excellents que ceux d'AAZ, soit « 100 % de concordance » avec le statut sérologique de l'utilisateur – par une étude sur la praticité et la facilité de lecture par des profanes, actuellement en cours. Cette seconde étape permettra alors au fabricant d'obtenir son marquage CE, préalable indispensable à sa mise sur le marché français.

 

Notabene : Les autotests du VIH sortiront du monopole pour pouvoir être distribués dans les centres de dépistage et d'accompagnement des usagers de drogue notamment, comme le prévoit pour l'instant le projet de loi de santé (article 7). Pour rappel, cet article oblige également les pharmacies à collecter gratuitement les autotests usagés « en l'absence de dispositif de collecte de proximité spécifique ».

 

Par Anne-Laure Mercier

27 Novembre 2015

© Le Pharmacien de France - 2024 - Tous droits réservés