Dix euros. C’est le montant de la rémunération demandée par la FSPF et l’Union syndicale des pharmaciens d’officine (Uspo) aux agences régionales de santé (ARS) d’Auvergne-Rhône-Alpes et de Nouvelle-Aquitaine, les deux régions désignées pour l’expérimentation de la vaccination antigrippale à l’officine. Un chiffre légèrement inférieur à ce qu’attendait François Martial, président de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) pharmaciens Nouvelle-Aquitaine, pour qui, entre l’amortissement de la formation, la nécessité de prévoir un local de confidentialité et la traçabilité, il aurait fallu prévoir environ 15 euros l’acte.
Fort engouement
Tous les acteurs espèrent le décret d’application fixant les modalités de l’expérimentation au plus tard en avril, date au-delà de laquelle il deviendrait difficile, pour les pharmaciens volontaires, d’être fin prêts pour début octobre. D’autant que la demande pourrait être forte. Un premier sondage a été réalisé début mars par les conseils régionaux de l’Ordre auprès des 5 000 pharmacies des deux régions concernées. Selon Carine Wolf, élue au Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, sur les premières réponses reçues, au nombre de 1 700 fin mars, 80 % sont positives et incluraient à chaque fois la participation des adjoints. Soit une proportion supérieure aux « 20 % habituellement observés au démarrage d’une telle expérimentation à l’étranger », indique l’élue. Pour que le décret paraisse, encore faut-il que le Haut Conseil de la santé publique rende son avis sur le cahier des charges que les formations devront respecter pour être validantes. Puis la direction générale de la santé (DGS) mettra en place un comité qui validera les organismes de formation, indique Carine Wolf. De son côté, Alain Guilleminot, président de l’Utip, assure que les pharmaciens des régions concernées ayant déjà suivi une formation avec son organisme seront recontactés pour être dans les clous. « En fonction du décret d’application, ils auront peut-être un module complémentaire à suivre pour finaliser le tout en mai », affirme-t-il. Reste un motif d’insatisfaction pour Philippe Gaertner, président de la FSPF : seules deux régions ont été désignées au lieu de trois, ce qui « ne correspond pas aux engagements du ministère [de la santé, NDLR] et exclut la moitié nord de la France », regrette-t-il. S’il a demandé que le tir soit rectifié, il n’a pas, pour l’instant, obtenu gain de cause.