La missive a l'avantage de la clarté. Elle met en lumière un phénomène croissant mis en place par les laboratoires consistant à instaurer des systèmes de distribution exclusifs concernant des molécules très spécifiques et souvent très onéreuses (plus de 3 000 euros HT). Saisi par plusieurs de leurs confrères du département, le syndicat FSPF du Haut-Rhin fustige cette tendance de certains laboratoires à ne plus utiliser le système classique des grossistes-répartiteurs. L'obligation faite dans ces cas aux officinaux « de passer la commande auprès de leur siège, soit par mail, soit par téléphone ou encore par fax » implique en effet de nombreuses étapes et difficultés relevées par le syndicat : appel téléphonique, confirmation par mail et/ou validation du mail avec signature et numéro d’ordre (parfois sur une adresse mail différente) ; délai d’approvisionnement de 24 à 72 heures après validation de la commande et sous réserve qu’il n’y ait pas de problème avec le transporteur ou encore impossibilité de commande le samedi. Par ailleurs, « tous les laboratoires refusent systématiquement la reprise de médicament ce qui rend la commande ferme et définitive et a pour conséquence de bloquer toute anticipation par l’officine ».
Perte de chances
Considérant que la situation est à même d'entraîner des pertes de chances pour les patients, le syndicat a donc décidé d'alerter l'agence régionale de santé (ARS) Grand Est sur ces modalités de commande particulières qui court-circuitent « un système sécurisé et hyper performant en place sur tout le territoire », à savoir celui des grossistes-répartiteurs. Or, si « à ce jour, le Code du commerce ne permet pas d’imposer aux laboratoires un approvisionnement via les grossistes-répartiteurs, seule l’ARS peut les y contraindre », rappelle le syndicat départemental. La balle est donc désormais dans le camp des autorités de tutelle.