Le lancement officiel de la négociation de la nouvelle convention pharmaceutique, donc des discussions avec l'Assurance maladie, a été fixé au 22 février. Mais la FSPF a d'ores et déjà peaufiné son plan d'action et affiche « des objectifs clairs et ambitieux ». Dans un communiqué diffusé le 15 décembre, fort des nombreuses propositions émises par la profession à l'occasion de la Grande Consultation, le principal syndicat indique qu'il demandera :
- la création d'honoraires supplémentaires de 2 euros par ordonnance en moyenne, en plus des honoraires et de la marge dégressive lissée actuels ;
- l'introduction d'une rémunération pour les interventions du pharmacien sur l'ordonnance, pour la tenue du dossier pharmaceutique ou du dossier médical partagé, pour la gestion de certaines dispensations complexes, pour la coordination des soins et pour la préparation des doses à administrer ;
- un « paiement simplifié, rapide et inter-régimes » des entretiens pharmaceutiques ;
- un paiment à l'acte assorti d'une lettre-clé pour les autres missions ;
- et la simplification de l'acquisition des droits des assurés sociaux, y compris auprès des complémentaires santé, « afin de fiabiliser la facturation des prestations pharmaceutiques et sécuriser leur paiement ».
En attendant la lettre
Pendant ce temps, certains acteurs (Uspo, Federgy) ont, eux, décidé de monter au créneau à l'issue de la dernière réunion de la profession (syndicats, Ordre, groupements, étudiants...) et d'une commission paritaire nationale (CPN) entre les syndicats et l'Assurance maladie, toutes deux tenues le 14 décembre. Ils appellent à une grève des gardes dès début janvier, ainsi qu'à une journée de grève tout court fin janvier. Motifs : les retards accumulés pour le début des négociations de la nouvelle convention, les « tracasseries administratives » dont sont victimes les pharmaciens, les baisses de prix imposées par le gouvernement et le spectre des dérogations dans l'« ordonnance réseau ».
Mais la FSPF rappelle qu'il manque un élément essentiel avant de se lancer dans la bataille : la fameuse lettre de cadrage promise par la ministre pour débuter les négociations conventionnelles. « Aujourd'hui, ce n'est pas le scénario que nous privilégions, analyse son président Philippe Gaertner. Avant d’engager la profession dans un bras de fer aux conséquences incertaines, la FSPF veut connaître les termes de cette lettre. » Il assure également que celle-ci sera disponible dans les « prochains jours ». C'est en effet ce document qui permettra de cerner les intentions des pouvoirs publics pour les cinq ans à venir mais aussi les financements sur lesquels la profession pourra compter. La ministre de la Santé Marisol Touraine a plusieurs fois promis un « accompagnement financier pluriannuel », sans qu'aucun montant n'ait pour le moment été avancé. Il n'empêche ; ce n'est qu'en fonction de ces précisions que le conseil d'administration de la FSPF décidera, en tout début d'année, des négociations ou des éventuelles actions à mener.