La colère ne cesse de monter sur le terrain. « Sur fond de fermetures d’officines en difficulté et d’augmentation des charges, les pharmaciens attendent des propositions concrètes de l’Assurance maladie, relate Valérian Ponsinet, président de la commission Convention et Systèmes d’information de la FSPF. Or, les négociations patinent. Plusieurs syndicats départementaux membres de la FSPF et de l’Uspo ont donc décidé de faire cause commune pour une action de mobilisation le 30 mai prochain. » C’est le cas, par exemple, en Paca, en Lorraine, dans le Pas-de-Calais ou encore dans la Drôme.
Si l’Uspo a rejoint le mouvement initié dans les territoires et appelle désormais à la grève le 30 mai, la FSPF revendique un autre cadencement dans cette stratégie. « Le mandat qui m’a été confié en assemblée générale, c’est-à-dire par les présidents départementaux réunis, et qui s’impose à moi, indique que nous enclencherons un mouvement de protestation qui va aller jusqu’à la grève, la fermeture des officines et la manifestation avant la fin du mois de mai s’il n’y a pas d’avancée conventionnelle. Et l’assemblée générale a confié au conseil d’administration de la Fédération le soin de déterminer s’il y a des avancées ou pas. La plénière des négociations avec l’Assurance maladie se tient le 14 mai, le conseil d’administration se réunit le 15 mai », détaille le président de la FSPF, Philippe Besset. Il a d’ores et déjà convié les représentants de la profession – groupements, Ordre, étudiants et Uspo – le 15 mai en fin de journée pour une analyse collégiale des propositions de la Cnam et une décision commune sur les suites à donner.
Bras de fer
Entendant les reproches d’une décision à manifester trop tardive pour une action prévue le 30 mai, Philippe Besset invite tous les pharmaciens à se préparer à la mobilisation dès maintenant, mais aussi à garder l’espoir qu’elle n’ait pas lieu d’être. « Nous avons tous une officine, des équipes, un métier à gérer. Le but, c’est donc la réussite des négociations conventionnelles. Mais si jamais elles n’ont pas abouti le 14 mai, il faudra passer à l’étape du bras de fer. »
Impatient à conclure l’avenant économique, Philippe Besset ne peut que regretter « des négociations qui ont trop tardé », dans un contexte où « des mouvements au sein du gouvernement sont favorables à une déréglementation », ce qui génère « une inquiétude générale et ajoute au sentiment de révolte des pharmaciens ». Pour autant, insiste-t-il, « les négociations avec l’Assurance maladie se poursuivent », que ce soit sur la revalorisation de la permanence des soins ou la rémunération de la substitution des biosimilaires et hybrides. Ou encore sur la prise en charge des Trod angine et cystite pour laquelle la Cnam a présenté une deuxième proposition cette semaine, rejetée par la FSPF car jugée insuffisante. « Même si les pharmaciens ne le voient pas, qu’ils ont l’impression que ça n’avance pas ou qu’ils ne sont pas au courant, les travaux avec la Cnam se font au quotidien et, comme toute négociation quand on veut qu’elle aboutisse, dans une certaine zone de confidentialité. »