Les paiements au bout d’un an des entretiens pharmaceutiques et autres bilans de médication ne seront bientôt plus qu’un mauvais souvenir. Invité à participer à une table ronde du 72e Congrès national des pharmaciens de Bordeaux, Nicolas Revel a en effet déclaré qu’il était favorable à une évolution de leur mode de rémunération « si cela peut améliorer l’engagement des pharmaciens » dans les accompagnements patients définis conventionnellement.
Modification législative
Fini donc la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) des entretiens AVK, AOD, asthme et des bilans de médication. Cette règle s’appliquerait également aux futurs accompagnements des patients sous chimiothérapie actuellement en discussion. « Nous allons pouvoir facturer l’acte immédiatement, être payés à 4 jours après l’envoi de la facture et inscrire les entretiens dans l’historique des patients dans nos logiciels métier, ce qui va permettre d’assurer un suivi dans le temps », souligne Philippe Besset, président de la FSPF. Ce qui n’est pas possible lorsque la déclaration s’effectue sur une plate-forme externe. Quoi qu’il en soit, la volonté du directeur général de l’Assurance maladie et des syndicats d’officinaux doit maintenant être traduite dans les faits. Pour cela, une modification législative est nécessaire et le gouvernement a déposé un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2020 qui a été adopté par les députés le 25 octobre. Si cette disposition était finalement entérinée, il faudrait ensuite créer les codes actes spécifiques : un code acte d’entrée du patient dans le dispositif et un code acte de facturation une fois l’intervention du pharmacien achevée, « ce qui permettra d’avoir une facturation au fil de l’eau et un paiement dans la foulée », indique Nicolas Revel. Au final, il estime que ce nouveau mode de paiement pourrait être effectif courant du premier semestre 2020, espérant que ce changement entraîne un engagement plus fort des pharmaciens dans la réalisation de ces missions.