Si l’allergie au latex présent dans la plupart des références de préservatifs est bien connue, celle qui survient après un rapport sexuel non protégé l’est moins. Dans ce type de situation, il existe pourtant plusieurs cas documentés dont la cause est bien souvent la même. Il ne s’agit en l’occurrence pas d’une allergie directe au sperme. Celle-ci existe bel et bien mais demeure très rare et est le plus souvent provoquée par une sensibilisation préalable à une hormone prostatique liée à la présence d’un chien mâle dans l’entourage (l’affaire est complexe).
Remonter la piste
La littérature scientifique rapporte ainsi plusieurs exemples de personnes, très majoritairement des femmes, ayant été admises aux urgences pour des symptômes survenus une à deux heures après un rapport sexuel non protégé et révélateurs d’une réaction allergique plus ou moins sévère : rougeur cutanée diffuse, démangeaisons, vomissements, gêne respiratoire, hypersudation, urticaire, voire anaphylaxie dans les cas les plus graves. The American Journal of Medicine rapporte ainsi, dans sa livraison de mars 2019, le cas d’une femme âgée de 46 ans présentant des signes de réaction allergique très sévère après un rapport avec son mari. Le fait qu’elle se soit traitée par antihistaminiques une semaine auparavant, dans des circonstances similaires, a permis aux médecins de comprendre l’origine des symptômes.
Allergie par procuration
Après interrogatoire, il s’est avéré que la patiente était allergique à la pénicilline depuis son enfance et que son époux recevait, depuis peu, un traitement à base de nafcilline pour soigner une endocardite infectieuse. Cet antibiotique de la famille des pénicillines est donc passé dans le sperme en présentant une concentration suffisante pour, une fois en contact avec la muqueuse vaginale, provoquer un choc anaphylactique. Ce type d’allergie par procuration à un médicament suite à un rapport sexuel est donc bien réel.
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