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L'ANSM veut cantonner l'alpha-amylase derrière le comptoir

L'Agence souhaite une information renforcée sur les risques d'allergie avec l'alpha-amylase via le conseil du pharmacien.

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Les médicaments à base d’alpha-amylase, largement utilisés, notamment en automédication, comme traitement d’appoint des maux de gorge peu intenses et sans fièvre, sont décidément sous les feux des projecteurs. L’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) a fait savoir le 28 novembre, dans un point d’information, son souhait de voir ces médicaments, potentiellement accessibles directement sur les présentoirs, repasser derrière les comptoirs. L’Agence précise d’ailleurs les noms des médicaments concernés : « Maxilase Maux de gorge alpha-amylase, Alfa-amylase Biogaran conseil et Alfa-amylase Top Pharm ». Le même 28 novembre, la revue Prescrire ajoutait les médicaments à base d’alpha-amylase, avec 11 autres, à sa liste des « médicaments autorisés plus dangereux qu’utiles ».

Volonté de renforcer le conseil

Pourquoi de telles précautions ? L’ANSM explique que « cette mesure vise à sécuriser l’utilisation de ces médicaments qui présentent un risque connu de réactions allergiques, très rares mais pouvant être très graves ». L'Agence souhaite également « renforcer le rôle de conseil du pharmacien, et donc l’information des patients, au moment de la délivrance de ces médicaments accessibles sans ordonnance ». Début octobre, elle avait déjà fait part de son souhait de retirer des espaces de libre accès des of­fi­cines le pa­ra­cé­ta­mol et les anti-in­flam­ma­toires non sté­roï­diens (AINS), ibu­pro­fène et as­pi­rine. 
Par ailleurs, l’ANSM demande aux professionnels de santé d’adopter de nouveaux réflexes lors de la prescription ou de la délivrance de spécialités à base d’alpha-amylase en informant les patients « du risque de réactions d’hypersensibilité, notamment de réactions et de chocs anaphylactiques » et « de la nécessité d’arrêter le traitement et de consulter très rapidement un médecin en cas de signes évoquant une réaction d’hypersensibilité ». Enfin, le communiqué précise qu'« une phase contradictoire vient d’être initiée par l’ANSM auprès des laboratoires concernés ».

Par Hélène Bry

6 Décembre 2019

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