C'est une tradition qui fait parfois grincer des dents les soignants, tant la médiatisation de ce travail d'analyse provoque son lot d'incompréhensions chez le grand public. Voici venue, pour la huitième année consécutive, la liste des « médicaments à écarter pour mieux soigner ».
Douze médicaments de plus
Cette année, ce sont douze médicaments qui ont été ajoutés à la liste de Prescrire, portant le nombre de médicaments commercialisés en France « mis à l'index » à 92. Parmi eux figurent, sans surprise, l'alpha-amylase (mise en cause pour des risques d'allergie), ainsi que les argiles type diosmectine, attapulgite et autres montmorillonite beidellitique, en raison de risques de contamination par du plomb. Par ailleurs, les experts de Prescrire pointent l’utilisation de la pentoxyvérine dans la toux (du fait des risques de troubles cardiaques et réaction allergique), du ginkgo biloba dans les troubles cognitifs chez les patients âgés (compte tenu d'un risque hémorragique, de convulsions et de troubles digestifs), du ténoxicam (pour des risques digestifs et cutanés), du naftidrofuryl dans la claudication intermittente ischémique liée à une artériopathie des membres inférieurs et du pentosane polysulfate oral dans le syndrome de la vessie douloureuse.
La revue semble se montrer rassurante lorsqu'elle affirme que ces médicaments « ne sont pas forcément de futurs Mediator, au centre de scandales et de procès impliquant notamment une firme et l'Agence du médicament », mais elle ajoute une précision de taille : « surtout si tous les acteurs de santé réagissent à temps ». Un message à peine subliminal à l'attention des autorités de santé, des prescripteurs mais également des pharmaciens.