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L’Assurance maladie annonce la couleur

Son rapport annuel sur les charges et produits permet de se faire une idée des mois à venir sur le front des économies de santé. Détails.

 

© FOTOLIA/NEOKRYUGER

Ce n’est encore qu’un projet de rapport au moment où nous écrivons ces lignes mais il est riche en enseignements pour l’année 2018. Parmi les nombreuses mesures prônées par la Caisse nationale d’assurance maladie dans ce document sur ses charges et produits, certaines intéressent directement les pharmaciens. Ainsi, forte des résultats de la campagne de promotion des génériques initiée fin 2016, l’Assurance maladie compte en engager une nouvelle en 2018. Sans compter la poursuite de mesures déjà en place, comme la contractualisation avec les hôpitaux pour qu’ils prescrivent en génériques ou les « actions pour la diminution de la mention “Non substituable” ». La Caisse en espère 100 millions d’euros d’économies supplémentaires, même si elle n’inclut pas dans ce calcul les possibles baisses de prix décidées au sein du Comité économique des produits de santé (CEPS). Par ailleurs, dans son ­rapport annuel, la Cour des comptes a préconisé, outre des baisses de prix justement, de réallouer « au bénéfice de l’Assurance maladie une ­partie de la rémunération du circuit de distribution », ­autrement dit une partie des remises des pharmaciens. 

Et les biosimilaires ?

Si la Caisse ne pipe pas mot du rôle, malheureusement plus que flou, du pharmacien dans la substitution des biosimilaires, ces molécules devraient lui permettre de générer 45 millions d'euros d'économies en 2018, malgré une pénétration plus que faiblarde sur le marché français (6,2 %). Les seules mesures d’accompagnement  prévues viseront les prescripteurs, qu’ils soient hospitaliers ou généralistes, pour les inciter au switch vers les biosimilaires. Le jeu en vaut la chandelle : les brevets de spécialités majeures, « prescrites à l’hôpital mais délivrées en ville » comme pegfilgrastim (Neulasta), omalizumab (Xolair) ou adalimumab (Humira) – rien moins que 697 millions d’euros de chiffre d’affaires à elles trois – tomberont cette année ou en 2018.
Pour le reste des mesures, on pourra citer les actions de maîtrise des prescriptions, notamment sur les hypolipémiants et les anti­diabétiques (200 millions d'euros d'économies attendus), une baisse de 1 % des unités galéniques vendues aux plus de 65 ans (100 millions d’euros), 100 millions d’euros sur la liste des produits et prestations (LPP) ou des économies sur les médicaments hospitaliers délivrés en ville. Là encore, sans compter d’éventuelles baisses de prix…

Par Laurent Simon

7 Juillet 2017

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