1/ Le terrain d’action
Le pharmacien correspondant dispose de prérogatives spécifiques. Il peut renouveler périodiquement des traitements chroniques (par exemple asthme, hypertension ou diabète) et, si besoin, ajuster leur posologie. Tout cela, en accord avec le médecin traitant du patient et en assurant une totale traçabilité. Le pharmacien indique ainsi sur l’ordonnance les actions entreprises, sans oublier de les inscrire dans le dossier pharmaceutique (DP) et le dossier médical partagé (DMP). En cas de nouvelle posologie, il devra en informer le médecin traitant qui conserve un rôle central.
2/ Le libre arbitre du patient
Volontaire pour s’engager dans cette démarche, le patient désigne le pharmacien correspondant de son choix auprès de l’Assurance maladie. Le pharmacien titulaire peut être suppléé dans cette fonction par un autre pharmacien de la même officine, notamment un pharmacien adjoint, à condition que le patient donne son accord.
3/ Une stratégie d’équipe
Le but étant de simplifier la prise en charge du patient, en particulier dans les zones de désertification médicale, le pharmacien et le médecin traitant doivent faire partie de la même structure d’exercice coordonné, à savoir une équipe de soins primaires (ESP), une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP), une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) ou encore un centre de santé. C’est au pharmacien correspondant de prévenir le médecin traitant du patient de ce dispositif de désignation. Quant aux interventions du pharmacien, elles doivent être portées à la connaissance du médecin selon des modalités définies dans le projet de santé de la structure.
4/ Un local adapté
La pharmacie doit disposer de locaux avec une isolation phonique et visuelle permettant un accueil individualisé des patients. La même condition s’applique lorsque le pharmacien intervient auprès d’un résident dans un établissement médico-social.
5/ Les limites
L’ordonnance devra mentionner que le pharmacien est habilité à procéder au renouvellement ou au changement de posologie qui pourra être limité à une partie du traitement. Sans cette autorisation expresse du médecin, le pharmacien n’aura pas le droit de prendre d’initiatives. La durée totale de la prescription et de l’ensemble des renouvellements réalisés par le pharmacien correspondant ne devra pas excéder douze mois. Enfin, pour des motifs de santé publique, une liste de traitements non éligibles au dispositif pourra être fixée par un arrêté du ministre de la Santé. Autre frein opérationnel, et non des moindres, la question de la rémunération n’est pas encore réglée.