Malgré les vœux de stabilité du nouveau ministre de la Santé, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 subit une nouvelle fois les affres des dissidences sur les bancs de l’Assemblée nationale. Rejeté par la commission des Affaires sociales le 29 janvier au soir, le texte, à l’origine de la chute du gouvernement Barnier, va être présenté en séance plénière le 3 février. Pour Philippe Besset, président de la FSPF, le risque d’un bis repetita est réel. « Le Premier ministre va très probablement utiliser le 49.3, nous verrons alors qui votera, ou pas, la censure du gouvernement », a-t-il relevé lors de son Live hebdomadaire.
En attendant, le syndicat revient sur deux dispositions importantes du PLFSS 2025. Si l’article sur les remises sur les biosimilaires et hybrides fait consensus tant chez les parlementaires qu'au sein de la profession, l’actuel article 16, qui vise encore « à renforcer le dispositif de la pertinence de prescription voté l’année dernière », tel qu’il vient d’être mis en place pour les agonistes du GLP-1, n’est pas accueilli favorablement. « Nous comprenons l’objectif, mais cela va créer de la complexité et de l’incompréhension au comptoir », estime Philippe Besset. C’est pourquoi il a profité de la cérémonie des vœux au ministère de la Santé, le 29 janvier, pour en discuter avec les représentants des associations de patients. « Les associations de diabétiques sont particulièrement inquiètes : si le prescripteur ne fournit pas le formulaire obligatoire, cela oblige le patient à payer son traitement. Ce qui va placer le pharmacien entre le marteau et l’enclume. »
Un rodage insuffisant
En outre, Philippe Besset a pu échanger avec Thomas Fatôme, le directeur général de la Cnam, pour lui indiquer que les trois mois de rodage sans contrôle, donc jusqu’au 1er mai 2025, pour les formulaires de pertinence de prescription, étaient insuffisants. « Nous avons des patients sous traitement aGLP-1 qui ont une ordonnance de leur médecin spécialiste pour six mois ou un an. Nous comprenons bien que le dispositif doit s’appliquer puisqu’il est inscrit dans la loi, mais nous remontons au créneau auprès de l’Assurance maladie pour allonger cette période de rodage. »
Encore faut-il, ajoute Philippe Besset, que le PLFSS, tout comme le PLF, soit enfin voté. « Nous saurons fin février si les deux textes budgétaires sont adoptés. Si c’est le cas, le gouvernement aura le budget pour gouverner pendant un an. Sinon, nous allons entrer dans une période d’instabilité très problématique qui va nous empêcher, en ce qui concerne notre secteur, de mettre en place les solutions nécessaires à l’équilibre économique du réseau. »