Last but not least. Après sept séances de négociations entre les syndicats (FSPF, Uspo) et l'Assurance maladie au siège de cette dernière, à Montreuil en région parisienne, les partenaires sociaux comptent les points. Dans la colonne des bons points, les « évolutions métier » pour lesquelles les discussions ont été prolifiques. Au dernier pointage, les entretiens pharmaceutiques seraient remodelés, avec deux entretiens (anticoagulants ou asthme) à 50 euros la première année et 30 euros par la suite. Côté bilan de médication, la rémunération serait fixée autour de 60 euros. La profession peut également compter sur 1 euro par ouverture de dossier médical partagé (DMP), ainsi que sur diverses aides à l'informatisation : 250 euros pour des lecteurs de carte Vitale et 200 euros pour l'acquisition d'un logiciel d'aide à la dispensation. Mais aussi sur une revalorisation des gardes à 170 euros environ, contre 150 euros aujourd'hui. De bonnes nouvelles, même si la mise en place des interventions pharmaceutiques, une mesure à l'égard de laquelle l'Assurance maladie avait les plus grandes réserves, est aux abonnés absents. La mise en place du dépistage des cancers colorectaux ne serait, elle, pas prévue avant 2019, faute d'accord.
La crainte du bilan nul
Mais c'est ailleurs que le bât blesse. « Les nouvelles rémunérations sur objectifs de santé publique (Rosp) ne font que rattraper les 40 millions d’euros que nous allons perdre sur la Rosp pour les génériques en 2017. Les entretiens ou les bilans de médication représentent un travail supplémentaire. Pour nous, le bilan est nul, voire négatif », regrette Philippe Gaertner, président de la FSPF. Nicolas Revel, directeur général de l'Assurance maladie, ayant d'emblée écarté l'idée d'une revalorisation pérenne de la rémunération des pharmacies, l'équation du financement de la convention 2017-2022 n'a toujours pas été résolue. Toujours selon Philippe Gaertner, « la somme [de 230 à 265 millions, proposée par l'Assurance maladie, NDLR] est très basse, presque une aumône car non sanctuarisée ». Des baisses de prix sur les médicaments dans les années à venir pourraient en effet annuler ces gains. Une inquiétude renforcée par le fait que l'Assurance maladie n'accepte une clause de revoyure – une réouverture des négociations – qu'à la condition que la rémunération de l'officine baisse de 1 % sur un an. Elle a en tout cas trois semaines pour peaufiner ses propositions, faute de quoi le clash semble inévitable.