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Les pharmaciens ne joueront pas les percepteurs

Le ministre de l’Économie souhaite doubler la franchise de 50 centimes par boîte de médicament, ce que la FSPF ne voit pas d'un bon œil.

© adobestock_goir

Lors des As­sises des fi­nances pu­bliques qui se sont te­nues cette se­maine, les membres de l'exé­cu­tif ont énoncé dif­fé­rentes idées pour faire des éco­no­mies suite aux dé­penses ex­cep­tion­nelles liées à la crise sa­ni­taire puis à l'ex­plo­sion de l'in­fla­tion. Le gou­ver­ne­ment, par la voix de Bruno Le Maire, a ainsi iden­ti­fié un gisement d'« au moins 10 mil­liards d'euros », accessible en ac­tion­nant no­tam­ment le le­vier de « la res­pon­sa­bi­li­sa­tion des ac­teurs en ma­tière de dé­penses de soins ». « La gra­tuité ou la quasi-gra­tuité [des mé­di­ca­ments] peut conduire à dé­res­pon­sa­bi­li­ser le pa­tient et ex­plique que l'achat de mé­di­ca­ments soit en­core si élevé en France », a dé­claré le ministre de l'Économie. Même si au­cune dé­ci­sion n'est en­core ac­tée, ces dé­penses sont donc dans le col­li­ma­teur de Bercy qui ré­flé­chit à aug­men­ter la fran­chise appliquée sur les médicaments. Ins­tau­rée en 2008, cette dernière est ac­tuel­le­ment fixée à 0,50 euro par boîte de mé­di­ca­ment rem­boursé, dans la li­mite de 50 eu­ros par an et par as­suré so­cial. Or, se­lon les cal­culs du gou­ver­ne­ment, la dou­bler per­met­trait de ré­col­ter entre 500 et 600 mil­lions d'eu­ros sup­plé­men­taires par an.

Vigilance

Lors du Live heb­do­ma­daire de la FSPF, Phi­lippe Bes­set a vi­ve­ment ré­agi au tour de vis an­noncé. « C'est un pro­blème de res­treindre l'ac­cès aux soins et sur­tout au mé­di­ca­ment », a-t-il dé­claré. « Pour l'ins­tant, on ne sait rien de pré­cis sur cet éven­tuel re­lè­ve­ment de fran­chise, mais ce qui est sûr, et je l'ai déjà dit au mi­nis­tère, c'est qu'il n'est pas ques­tion de faire des phar­ma­ciens des col­lec­teurs d'im­pôt ». Il pré­vient qu'il sera « très vi­gi­lant sur le PLFSS 2024 » au su­jet du­quel il s'at­tend à « des sur­prises », prédisant « un au­tomne chaud » puisque cette problématique pèsera forcément lors de la négociation du volet économique de la nouvelle convention.

Par Hélène Bry

23 Juin 2023

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